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Noces d'or Berlin
Philharmonie
09/29/2011 - et 30 septembre, 1er*, 2 octobre 2011
Gottfried von Einem: Orchestermusik, opus 9
Robert Schumann: Concerto pour violoncelle en la mineur, opus 129
Gustav Mahler: Symphonie n° 1
Johannes Moser (violoncelle)
Berliner Philharmoniker, Zubin Mehta (direction)
Z. Mehta (© Oded Antman)
Pour le mélomane, tout séjour à Berlin passe immanquablement par un concert dans la célèbre Philharmonie, qui reste, bien des années après sa construction, un modèle d'architecture et d'acoustique. Il peut arriver que la soirée réserve des surprises, comme ce fut le cas le 1er octobre.
18 septembre 1961: un jeune chef indien de 25 ans dirige pour la première fois le Philharmonique de Berlin. 29 septembre 2011: Zubin Mehta, puisque c'est de lui qu'il s'agit, fête ses 50 ans d'activité avec le Philharmonique en proposant le même programme qu'à ses débuts. Entre ces deux dates, le maestro est revenu pratiquement chaque année à Berlin. L'ovation debout qui a terminé la soirée-anniversaire, accompagnée d'applaudissements chaleureux, porte à croire que le chef est incontestablement l'un des artistes préférés du public de la capitale allemande.
L'opus 9 de Gottfried von Einem a été composé en 1947, à la même période que l'opéra La Mort de Danton, certainement sa partition la plus connue. En 1961, le compositeur, alors âgé de 43 ans, faisait très certainement partie de «l'avant-garde modérée» en cultivant un langage essentiellement tonal, parsemé d'éléments musicaux inspirés des recherches dodécaphoniques. Aujourd'hui, sa musique peut paraître plutôt conventionnelle. D'ailleurs, l'opus 9 n'a plus jamais été exécuté à la Philharmonie depuis les débuts de Mehta. Ce concert-anniversaire a donc eu le mérite d'exhumer une pièce pratiquement tombée dans l'oubli.
En 1961, le soliste de Zubin Mehta s'appelait Enrico Mainardi. 50 ans plus tard, le chef a fait appel à Johannes Moser, un jeune violoncelliste de 32 ans qui, pour l'occasion, montait pour la première fois sur la scène de la Philharmonie. Le soliste était-il intimidé par un cadre aussi solennel? Quoi qu'il en soit, son interprétation a pu sembler un brin trop sage, ne laissant pas toujours entendre l'élan et la passion qui innervent la partition de Schumann. Mais les larges sourires complices échangés avec le maestro faisaient plaisir à voir.
Après l'entracte, Zubin Mehta a proposé une Première Symphonie de Mahler, enrichie du mouvement «Blumine», techniquement parfaite – mais pouvait-il en être autrement à Berlin? –, brillante et élégante, tout à la fois légère et posée, mais lisse et sans aspérités, à la limite de la superficialité. A aucun moment on ne s’est senti touché, la musique ne prenant pas aux tripes. Normal en fin de compte, car l'ambiance était plutôt à la joie et à la fête pour ces noces d'or.
A noter que depuis plusieurs années maintenant, tous les concerts, ou presque, du Philharmonique de Berlin sont diffusés en direct puis archivés sur le site de l'orchestre. Une véritable mine d'or pour tous les mélomanes!
Claudio Poloni
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