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Sombre dimanche

Berlin
Philharmonie
03/17/2002 -  


H. Schütz : Aus den Psalmen Davids
J. Brahms : Un requiem allemand
W. Rihm : Das Lesen der Schrift



Christiane Oelze (soprano), Matthias Goerne (baryton).
Rundfunkchor Berlin, Simon Halsey (direction).
Deutsches-Symphonie Orchester Berlin, Kent Nagano (direction).



Sombre programme que celui proposé en ce deuxième dimanche d'avant Pâques par le DSO et le Rundfunkchor Berlin. Mêlant trois compositeurs d'époques différentes, ce concert invitait essentiellement à une méditation sur la mort, autour de grands textes bibliques ( Wie lieblich sind Deine Wohnungen, Selig sind die Toten et Die mit Tränen säen) mis en musique aussi bien dans les Motets de Schütz que dans le Requiem de Brahms.

La pièce de Rihm, uniquement instrumentale (une commande du DSO créée à Brême l'année dernière), noue avec ces textes un rapport plus métaphorique. On peut traduire Das Lesen der Schrift par La lecture de ce qui est écrit et dans ces quatre courts morceaux pour orchestre, Rihm réfléchit en effet sur le processus de mise en musique d'un texte, aussi bien du point de vue du compositeur que de l'interprète. Cette réflexion est évidemment liée au thème du double, une constante chez ce compositeur, mais ici elle est envisagée moins d'un point de vue moral (la trahison) que phénoménologique (l'irruption du sens). Impossible de détailler plus en avant les subtils enjeux philosophiques, heideggériens plus précisément, de cette partition, et nous évoquerons surtout ses aspects proprement musicaux qui nous semblent une grande réussite. Avec le temps, Rihm donne l'impression d'épurer de plus en plus son style et de contraindre son langage harmonique, que l'on devine immensément riche, à une plus grande simplicité d'impact. Il en résulte une musique assez arachnéenne, mais toujours frémissante et d'une force émotionnelle continue, rappelant tour à tour Anton Webern, Samuel Beckett, Robert Bresson. Aux antipodes, donc, de la musique d'un John Adams que l'on pourrait fort bien qualifier comme du superflu sur un seul accord.

Selon la volonté même du compositeur, ces quatre morceaux furent joués imbriqués aux numéros du Requiem Allemand . L'interprétation globale du DSO fut aussi limpide que majestueuse, emmené par un Kent Nagano en grande forme malgré une tendance assez irritante à se recoiffer en permanence tout en dirigeant. Le timbre de Matthias Goerne est toujours aussi sublime et si de ce point de vue le bât blesse un peu chez Christiane Oelze, son style reste irréprochable. Le Rundfunkchor Berlin fut en tous points extraordinaire, en particulier dans les motets de Schütz qui furent pour moi une véritable découverte. Je recommande chaudement aux lecteurs de Concertonet résidant en Allemagne d'écouter la rediffusion de ce concert, le 25 mars prochain à 20 heures sur Radio Kultur.





Thomas Simon

 

 

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