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Concert à deux vitesses

Berlin
Philharmonie
05/27/2017 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon en ré majeur, opus 35 – Symphonie n° 4 en fa mineur, opus 36
Anne-Sophie Mutter (violon)
Berliner Philharmoniker, Riccardo Muti (direction)


A.-S. Mutter (© Bastian Archard)


Le maestro napolitain était l’invité de la semaine des Berliner Philharmoniker avec les deux concerts rituels: au programme les Quatrièmes Symphonies de Tchaïkovski et de Schubert. Exceptionnellement, il a dirigé un troisième concert (Jubiläumskonzert), hors abonnement, organisé pour fêter le quarantième anniversaire de partenariat artistique entre l’orchestre et la violoniste allemande Anne-Sophie Mutter. On sait que c’est à l’âge de treize ans, après avoir été auditionnée par Herbert von Karajan, qu’elle a aussitôt débuté à Salzbourg puis à la Philharmonie de Berlin en février 1978 avec le Troisième Concerto de Mozart. Les critères esthétiques en matière de choix de solistes du maestro autrichien resteront à jamais un mystère mais il est certain qu’il a dû être fasciné par la fabuleuse facilité technique de cette très jeune violoniste alliée à une précision rythmique d’horloger suisse. Quarante ans après, ces qualités sont intactes, lui permettant de réaliser des traits ébouriffants dans le Concerto de Tchaïkovski. Si sa sonorité paraît parfois un peu durcie, son jeu demeure magnifique si l’on est prêt à passer sur certains alanguissements pouvant passer pour de la mièvrerie. Mais la perfection n’implique pas l’émotion et c’est certainement par une perfection glacée que l’on pourrait caractériser cette interprétation suivie, en hommage à l’orchestre, à Karajan et au public, d’une Sarabande de Bach elle aussi parfaite techniquement mais très à distance de l’émotion. Si l’on ajoute que l’orchestre paraissait très prudent, quasiment en routine, on aura compris que le succès remporté par cette partie était autant de circonstance qu’acquis d’avance.


La Quatrième Symphonie de Tchaïkovski permettait de retrouver les Philharmoniker en très grande forme, visiblement très en phase avec le charisme de Riccardo Muti. L’acoustique exceptionnelle aidant, on a assisté à une grande démonstration de ce qu’un orchestre de cette classe peut donner d’une œuvre aussi variée. Le pizzicato ostinato du Scherzo était ahurissant de précision et de liberté. Riccardo Muti, ovationné à juste titre, semblait quitter à regret cet orchestre avec qui il entretient des rapports privilégiés depuis quarante-cinq ans.



Olivier Brunel

 

 

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