About us / Contact

The Classical Music Network

Berlin

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Entre Bruckner et Chostakovitch...

Berlin
Philharmonie
09/09/2016 -  et 10 septembre 2016
Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
Edgard Varèse : Arcana
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14

Berliner Philharmoniker, Andris Nelsons (direction)


Programme de musique française pour ce deuxième concert de rentrée des Berliner Philharmoniker s’inscrivant dans le programme de la Musikfest 2016. Invité d’honneur, Andris Nelsons qui sera en 2018 directeur musical d’une phalange du top 5 européen, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. C’est précisément avec cette formation prestigieuse qu’on l’avait entendu in loco dans un programme Wagner/Bruckner qui nous avait fait une grande impression (voir ici).


La déception a été grande avec ce programme qui éloigne tant le chef letton du répertoire russe et germanique sur lequel il a établi sa réputation. Disséquer à ce point le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, le prenant à un tempo extrêmement lent, c’est lui enlever son mystère et sa poésie. Il doit, certes, être tentant, ayant entre les mains l’orchestre à la fois le plus virtuose et possédant les solistes les plus doués au monde, de vouloir mettre à l’épreuve sa malléabilité, de vouloir mettre en relief en l’isolant le moindre solo instrumental, de jouer à l’extrême de la transparence des plans sonores sans parler des qualités propres à l’acoustique du lieu. Nelsons avait décidé de faire entrer la Symphonie fantastique de Berlioz dans un moule aussi éloigné que possible du romantisme français: quelque chose entre Bruckner et Chostakovitch. Beaucoup de maniérisme dans la volonté de mettre en exergue chaque détail instrumental avec une gestuelle frisant souvent le ridicule. Ici encore la miraculeuse salle berlinoise permet des effets spectaculaires comme de faire jouer les timbales de la «Marche au supplice» hors de la salle. Mais jouer avec les tempi soit extrêmement ralentis comme dans la valse du «Bal» soit pris à un train d’enfer comme dans le «Sabbat», avec des extravagances rythmiques dignes des scherzi les plus grinçants de Chostakovitch, c’est vraiment enlever à ce monument de la musique française toute sa sève romantique.


Une œuvre du XXe siècle s’intercalait assez curieusement entre ces deux classiques de la musique française: le poème symphonique Arcana (1927) d’Edgar Varèse, dans sa version révisée en 1960 qui fait appel à 120 musiciens, soit un énorme effectif instrumental. L’écriture de Varèse dans sa complexité et sa virtuosité n’offre aucune occasion de s’appesantir sur les détails et c’est certainement ce qu’Andris Nelsons a réalisé de meilleur dans ce concert auquel le public a réservé un accueil triomphal.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com