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Concert pour les enfants

Berlin
Philharmonie
01/09/2016 -  et 10* janvier 2016
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye
Henri Dutilleux : L’Arbre des songes
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Maurice Ravel)

Renaud Capuçon (violon)
Staatskapelle Berlin, Antonio Pappano (direction)


R. Capuçon, A. Pappano (© Thomas Bartilla)


Pour ce concert matinal, qui débutait à 11 heures, la Philharmonie de Berlin accueillait l’Orchestre de la Staatskapelle sous la direction de Sir Antonio Pappano. Et c’est non par la musique mais par un moment de recueillement que commença cette représentation, en hommage à la disparition de Pierre Boulez qui fut Ehrendirigent de la formation (chaque programme était en outre enrichi d’une double page comportant au recto une belle photo du compositeur et chef disparu, accompagnée au verso d’un mot de Daniel Barenboim, l’ami fidèle): après une brève allocution de Susanne Schergaut, membre du pupitre des premiers violons, qui rappela tant les liens étroits tissés entre l’orchestre et Pierre Boulez que la ferveur de certaines collaborations (la Résurrection de Mahler donnée notamment à Berlin et New York), l’orchestre et le public se levèrent pour observer une minute de silence à sa mémoire.


L’idée de débuter le concert par Ma mère l’Oye (1910) de Ravel était de ce fait excellente puisqu’on commençait le programme par une œuvre délicate, quelque peu mélancolique, d’une finesse reconnaissable entre toutes qui poursuivait ainsi l’émotion de l’hommage précédent. Même si la troisième pièce, «Laideronnette, impératrice des pagodes», aurait pu être plus mignonette en dépit d’une flûte piccolo et d’un xylophone irréprochables, l’ensemble fut très bien interprété sous la direction équilibrée et attentive de Pappano, la fin du «Jardin féerique» ayant permis à l’orchestre de conclure de façon impériale.


Créé le 5 novembre 1985 par Isaac Stern, L’Arbre des songes fait désormais indéniablement figure de pilier du répertoire violonistique; ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, exemple parmi d’autres, Renaud Capuçon l’interprète régulièrement depuis 2001, que ce soit par exemple sous la direction de Myung-Whun Chung ou de Christoph Eschenbach. Véritablement possédé par l’œuvre, n’hésitant pas à tressauter voire bondir sur scène, Capuçon impressionne de bout en bout par ses capacités techniques sans obérer pour autant les riches sonorités de son Guarneri del Gesù qui, hasard de la vie, a appartenu à Isaac Stern pendant plus de cinquante ans... L’enchaînement des quatre mouvements s’effectua avec une rare frénésie, permettant également à Pappano et à l’orchestre (mention spéciale aux timbales dans la deuxième partie et à la clarinette basse dans la troisième) de briller tant la difficulté de l’œuvre apparaît au grand jour. Ce superbe hommage à Henri Dutilleux (1916-2013) fut chaleureusement applaudi par une salle conquise, saluant ainsi après Boulez un autre très grand nom de la musique française du XXe siècle.


La suite du concert était consacrée aux Tableaux d’une exposition de Moussorgski, œuvre-phare du répertoire propre à faire briller les orchestres. Si l’interprétation fut agréable, conduite avec tout le professionnalisme qu’on lui connaît par Antonio Pappano, elle ne fut pas pleinement convaincante. La faute non aux musiciens (en dépit de quelques légères anicroches chez le basson solo ou parmi les cuivres) mais peut-être à une réserve générale excessive, voire à une certaine prudence qui empêcha les forte d’exploser comme on l’aurait souhaité, qui brida quelque peu les élans que l’on attendait dans «Bydlo» par exemple et qui amoindrit l’espièglerie de certains passages à commencer par le «Ballet des poussins dans leurs coques». Pour autant, c’est par une ovation générale que le public prit congé de l’orchestre, à commencer par plusieurs enfants présents qui apprécièrent en ce dimanche matin une seconde partie plus que jamais familiale.


Le site de Renaud Capuçon
Le site de l’Orchestre de la Staatskapelle de Berlin



Sébastien Gauthier

 

 

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