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L’excellence de Het Collectief

Saintes
Abbaye aux Dames
07/16/2014 -  et 17* juillet 2014
16 juillet
Leos Janácek : Concertino – Kacena divoká – Coz ta nase briza – Vicí stopa – Kantor Halfar – Elegie na smrt dcery Olgy – Sonate «1.X.1905» (arrangement Reinbert de Leeuw) – Potulny silenec – Rikadla

Thomas Hobbs (ténor)
Collegium Vocale Gent, Het Collectief, Reinbert de Leeuw (direction)


17 juillet
Anton Webern : Langsamer Satz – Quatuor à cordes
Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4 (arrangement Eduard Steuermann)

Musiciens de Het Collectief: Wibert Aerts, Wietse Beels (violon), Vincent Hepp (alto), Martijn Vink (violoncelle), Thomas Dieljens (piano)




Depuis plus de trente ans, l’Abbaye aux Dames est le creuset d’un festival qui s’est rapidement échappé des étiquettes et offre un voyage musical des aurores du baroque aux dernières lueurs du XXe siècle. Désormais bien établi, il n’a plus besoin de mentionner son quartier général pour qu’y convergent mélomanes venus de Saintonge ou d’ailleurs, voire de plus loin encore. Et s’il est une tradition à laquelle on ne renonce plus, c’est d’inviter des ensembles flamands et néerlandais, à l’instar de Het Collectief, fondé à Bruxelles en 1998 et dont l’excellence ne connaît pas en France l’écho qu’elle mérite. Les trois concerts qu’elle donne les 16 et 17 juillet constituent l’opportunité d’en prendre la mesure.



Het Collectief (© helena.be)


Passons sur le premier associant Janácek et Chostakovitch, à 11 heures le 16 juillet, pour lequel nous n’avons pu être présents, faute d’être encore arrivé en terre charentaise, et concentrons-nous sur celui de ce mercredi soir, intégralement consacré à Janácek. La nef est remplie, signe de la curiosité qui coule dans les veines du public du festival. Car le programme n’appartient pas à ceux que l’on qualifie de «faciles». Et pourtant, comment ne pas se laisser emporter par les tableaux choraux que le compositeur tchèque dessine avec son sens inimitable d’un folklore imaginaire jamais momifié? Avec ses imprévisibles sautes d’humeur, la vie habite ces pages narratives et poétiques, où dominent les voix masculines. A côté de l’original Concertino, la transcription par le chef de la Sonate «1.X.1905» – initialement conçue pour piano –pour orchestre de chambre développe la diversité des accents de la partition originale, sans jamais en trahir la précision expressive qu’elle magnifie au contraire avec une belle sobriété. Mais ce sont sans nul doute les Rikadla, comptines pour chœur et ensemble de musique de chambre, qui constituent le sommet du concert. Au fil des dix-neuf miniatures, le compositeur tchèque dessine un savoureux album de saynètes empruntant à la tradition populaire qu’il n’a eu de cesse de collationner. Il en a fait un panorama musical d’une irrésistible excentricité, où l’on reconnaît sa patte inimitable, celle d’un sexagénaire à l’intarissable jeunesse, que les solistes de Het Collectief comme le Collegium Vocale de Gand n’ont pas besoin d’exagérer pour nous emporter dans un tourbillon d’inventivité.


Le lendemain matin, Het Collectief se réunit en quatuor pour livrer un peu de Webern – Langsamer Satz et Quatuor à cordes – avant de se métamorphoser en trio avec la transcription pour piano, violon et violoncelle qu’Eduard Steuermann a réalisée de La Nuit transfigurée de Schönberg. Sans brider les élans passionnés de l’ouvrage, l’adaptation en décante les couleurs et le résume à son essence, romantique et moderne à la fois, preuve une fois de plus que l’émotion n’a pas besoin d’effets de manche pour éclore.


Le site du festival de Saintes
Le site de Het Collectief



Gilles Charlassier

 

 

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