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Nuit de Grèce, nuit d’ivresse

Toulon
Opéra
12/05/2008 -  et 7 et 9 décembre
Benjamin Britten: A Midsummer Night’s Dream

Rachid Ben Abdeslam (Oberon), Maïra Kerey (Tytania), Scott Emerson (Puck), Randall Jakobsch (Theseus), Elodie Méchain (Hippolyta), Jonathan Boyd (Lysander), Jean-Sébastien Bou (Demetrius), Delphine Galou (Hermia), Marjorie Muray (Helena), Iain Paterson (Bottom), Jean Teitgen (Quince), Yuri Kissin (Snug), Christophe Berry (Snout), Thomas Dolié (Starveling), François Piolino (Flute)
Orchestre et chœur de l’Opéra de Toulon, Steuart Bedford (direction)
Bernard Arnould (décors), Daniel Ogier (costumes), Fabrice Kebour (lumières), Jean-Louis Martinoty (mise en scène)
Co-production Opéra de Toulon, Opéra de Nancy et Opéra de Caen


Iain Paterson (Bottom), Maïra Kerey (Tytania) (©Frédéric Stéfan)


Dans l’Histoire de l’opéra les exemples ne manquent pas de compositeurs qui ont essayé d’adapter un chef-d’œuvre littéraire avec l’espoir d’en faire, sous une autre forme, un autre chef d’oeuvre. Le résulat escompté a-t-il toujours été au rendez-vous? Certes non. L’est-il au sujet de l’oeuvre de Shakespeare et de celle de Britten? Il n’est pas permis d’en douter.



Même réduit de moitié par rapport à la pièce, le livret de A Midsummer Night’s Dream, que l’on doit à Peter Pears et au compositeur lui-même, est d’une fidélité quasi obsessionnelle au texte de la pièce de Shakespeare (à quatre mots près). Grâce aussi au rafinement de la musique, le chef d’oeuvre “nouveau” garde toute son ambiguïté et son charme: ceux d’un univers où les folies battent son plein, où le spectateur navigue sans arrêt entre le fantasme et le réel dans lequel il est fait justice à l’univers shakespearien.



La mise en scène de Jean-Louis Martinoty nous entraîne dans une nuit de folie douce-amère avec un réel bonheur. Dans ce bestiaire et cet herbier de la banlieue d’Athènes, plastiquement fort réussis, l’humour le dispute à la poésie, le naïf au subtil, et le terrestre le plus prosaïque au fantasmagorique le plus échevelé. Avec, ça et là, quelques trouvailles, notamment celle du troisième acte qui consiste à placer les couples d’amoureux réconciliés dans les avant-scènes du théâtre pour y assister à la représentation de La très lamentable comédie et la très cruelle mort de Pyrame et Thisbé, les intégrant ainsi au (vrai) public et renforçant de façon pertinente l’effet de miroir du “théâtre sur le théâtre” et la puissante mise en abîme si chers à Shakespeare.
Les costumes de Daniel Ogier contribuent aussi grandement au succès, tant ils sont délirants pour les habitants du royaume des fées, contemporains et chics pour le monde des humains nobles, et ordinaires pour celui des comédiens-artisans. Très réussis, également, les décors signés Bernard Arnould.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, que Puck nous lance à la fin de l’opéra, dont on ressort un peu ivre, “Sweet friends, to bed!” (Chers amis, au lit!).



Vocalement, la distribution est solide et à la hauteur de l’enjeu, sauf peut-être l’Oberon du contre-ténor Rachid Abdeslam qui déçoit un peu tant la voix a du mal à se faire entendre. Tous, en revanche, sont de talentueux comédiens, plus particulièremen Scott Emerson, excellent en Puck, et Iain Paterson en Bottom.



Dans la fosse, les choses sont un peu plus difficiles et justice n’est pas toujours rendue à une partition si brillante. En dépit des efforts de Steuart Bedford, un chef qui connaît son Britten sur le bout des doigts, l’orchestre, en méforme, manque de cohésion et de rigueur.



Christian Dalzon

 

 

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