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Mozart en pastel de fêtes

Toulon
Opéra
12/27/2016 -  et 29*, 31 décembre 2016
Wolfgang Amadeus Mozart : Le nozze di Figaro, K. 492
Camila Titinger (Comtesse Almaviva), Giuliana Gianfaldoni (Susanna), Anna Pennisi (Cherubino), Sophie Pondjiclis (Marcellina), Eléonore Pancrazi (Barbarina), Michal Partyka (Comte Almaviva), David Bizic (Figaro), Marc Barrard (Docteur Bartolo), Eric Vignau (Don Basilio), Cyril Rovery (Antonio), Antoine Chenuet (Don Curzio), Sylvia Giglioti, Rosemonde Bruno la Rotonda (Deux paysannes)
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Toulon, Eun Sun Kim (direction musicale)
Christian Gangneron (mise en scène et réalisation des lumières), Yves Bernard (décors), Claude Masson (costumes), Marc Delamézière (lumières), Marc-Antoine Vellutini (réalisation des lumières)


(© Frédéric Stéphan)


La convivialité festive offre souvent l’occasion de retrouver les grandes pages du répertoire, et l’Opéra de Toulon en profite pour mettre à l’affiche Les Noces de Figaro de Mozart, en coproduction avec Avignon. Fondateur de l’ARCAL, Christophe Gangneron a réglé une mise en scène efficace et économe, qui s’appuie sur les pastels des décors dessinés par Yves Bernard et des lumières réglées par Marc Delamézière, lesquelles se teintent de bleus nocturnes pour le dernier acte, dans les jardins du château. Le spectacle n’éprouve pas le besoin d’une scénographie envahissante et complexe: sur fond de dépouillement d’antichambre, lit, baldaquin ou porte de cabinet particulier suffisent à suggérer les lieux, tels un écrin à l’étourdissante versatilité de l’intrigue de Beaumarchais. S’ils souscrivent à l’inscription temporelle de l’action, les costumes de Claude Masson ne figent pas pour autant l’ensemble dans quelque reconstitution historique, et participent d’abord du confort de l’œil et de la crédibilité de l’ensemble. Da Ponte ne se trouve point ici encombré d’audaces parasites, et les interprètes laissent la littéralité du texte se développer selon des codes éprouvés.


Camilla Titinger laisse affleurer la noblesse de la Comtesse sans trop la corseter ni la contraindre dans un monochrome excessif, qui contraste avec le babil vif et piquant de la Susanna incarnée par Giuliana Gianfaldoni. Anna Pennisi ne dédaigne pas l’agilité de Chérubino, sans se laisser envahir par l’affectivité du personnage. En Marcellina, Sophie Pondjiclis démonte une maîtrise jusqu’au bout du timbre dans un rôle qu’elle a promené sur maintes scènes. Quant à Eléonore Pancrazi, que l’on a connue au sein de l’Académie de l’Opéra Comique, elle affirme une Barbarina à l’apparence de naïveté un rien mutine. Côté messieurs, l’indisposition annoncée de Michal Partyka, ancien pensionnaire de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, ne constitue sans doute pas la raison suffisante d’une émission souvent raide qui privilégie l’autorité cassante au souvenir d’une aura romantique à laquelle Rosina avait succombé. Figaro robuste, David Bizic enveloppe l’insolence du valet dans une bonhomie aussi généreuse que la présence. Le Bartolo de Marc Barrard ne se révèle pas moins solide. Eric Vignau ne démérite aucunement en Basilio, quand l’Antonio de Cyril Rovery assume le texte avant le galbe vocal. Mentionnons également le Curzio d’Antoine Chenuet, qui complète le tableau avec à-propos. Outre les interventions des chœurs de la maison, l’on évoquera la direction appliquée de Eun Sun Kim, laquelle ne cherche pas à prendre de vitesse les chanteurs et la partition, ni le plaisir du public.



Gilles Charlassier

 

 

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