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Impression favorable

Sevilla
Teatro de la Maestranza
10/28/2016 -  et 1er, 5 novembre 2016
Richard Wagner: Tannhaüser
Attila Jun (Hermann), Peter Seiffert (Tannhaüser), Martin Gantner (Wolfram von Eschenbach), Vicente Ombuena (Walther von der Vogelweide), Damián del Castillo (Biterolf), José Manuel Montero (Heinrich der Schreiber), David Lagares (Reinmar der Zweter), Ricarda Merbeth (Elisabeth), Alexandra Petersamer (Vénus), Estefanía Perdomo (Pâtre)
Coro de la A.A. del Teatro de la Maestranza, Inigo Sampil (chef de chœur), Réal Orquesta Sinfónica de Sevilla, Pedro Halffter (direction)
Achim Thorwald (mise en scène), Christiaen Floeren (décors), Ute Frühling-Stief (costumes), Juan Manuel Guerra (lumières)


(© Teatro de la Maestranza)


La saison du Teatro de la Maestranza de Séville comporte un volet lyrique qui débute avec Tannhaüser (1845), une coproduction avec le Théâtre Wielki de Poznan suivie d’Un avvertimento ai gelosi de Manuel García, pour une seule représentation, le 27 novembre, d’Anna Bolena du 8 au 16 décembre, de La Flûte enchantée du 12 au 18 février et de La Bohème du 28 mai au 10 juin.


La première représentation de l’opéra de Wagner laisse une impression favorable, malgré la faiblesse de la mise en scène, totalement dépourvue d’intentions originales. Forcément, avec une approche aussi littérale et une direction d’acteur aussi banale, Achim Thorwald ne trahit aucunement l’ouvrage. Plus pauvre que dépouillée, éclairée sans idée, la scénographie réserve peu d’images intéressantes : un ciel nuageux statique dans les premier et troisième actes, une salle de réception blanche et austère dans le deuxième, des ruines et une statue de la Vierge à la fin, des coussins rouges pour accueillir les amours de Tannhaüser et Vénus, de la danse classique dans la scène du Venusberg, d’un érotisme à peine suggéré, des costumes contemporains pour souligner l’universalité du propos.


Le public applaudit donc tièdement ce metteur en scène à l’ancienne mais acclame à juste titre les chanteurs. Versés dans les emplois wagnériens, ceux chargés des rôles principaux forment une de ces solides distributions avec lesquelles un théâtre ne prend pas de risques. Equipés pour affronter avec endurance les difficultés de leur partie, ils ne livrent, sur le plan théâtral, que des compositions sommaires, mais les responsabilités sont évidemment partagées. Peter Seiffert promène son Tannhaüser depuis longtemps sur les scènes du monde entier. Le ténor, aujourd’hui sexagénaire, chante avec force et vaillance, d’une voix râblée, en apportant de la nuance et en assouplissant la ligne, malgré un souffle parfois contraint. Attila Jun impose un Hermann massif et lyrique, la voix, très sonore, émergeant des profondeurs des entrailles. Martin Gantner livre un Wolfram stylé, au chant épanoui et de grande école ; de bons chanteurs interprètent fièrement les autres Minnesänger.


Les dames se hissent également à la hauteur. Ricarda Merbeth séduit en Elisabeth par sa voix veloutée et par la maîtrise du chant, probe et d’une égalité d’émission constante. L’incarnation paraît cependant moins forte que la Vénus justement caractérisée d’Alexandra Petersamer, qui impressionne par l’étendue du registre, parcouru avec aisance ; son chant revêt toutefois de moins vives séductions que celui de sa consœur. Estefanía Perdomo, enfin, n’ajuste pas toujours parfaitement la hauteur de sa voix, pleine de charme mais aux contours trop féminins pour le jeune pâtre. Les choristes accomplissent, quant à eux, une prestation de qualité, pas toujours précise, mais convaincante.


L’Orchestre symphonique royal de Séville réserve une agréable surprise. Sous la direction élégante de Pedro Halffter, soucieux de la grande forme et des détails, il se montre puissant, léger ou nuancé selon les circonstances, le son manquant simplement, parfois, d’intensité. Sans toujours revêtir des couleurs évocatrices, les cuivres se manifestent avec assurance, les bois dialoguent avec fluidité et les cordes s’unissent harmonieusement. Nous ne nous attendions vraiment pas à tant d’engagement et de finition dans la fosse.


Le site du Teatro de la Maestranza



Sébastien Foucart

 

 

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