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Sage et vocale Belle Hélène

Toulon
Opéra
12/27/2014 -  et 28*, 30, 31 décembre2014
Jacques Offenbach : La Belle Hélène
Karine Deshayes (Hélène), Cyrille Dubois (Pâris), Yves Coudray (Ménélas), Olivier Grand (Agamemnon), Antoine Garcin (Calchas), Eugénie Danglade (Oreste), Vincent de Rooster (Achille), Yvan Rebeyrol (Ajax I), Jean-Philippe Corre (Ajax II), Hélène Delalande (Léœna), Marie-Bénédicte Souquet (Parthoénis), Rosemonde Bruno La Rotonda (Bacchis), Antoine Abello (Philocome), Dominique Lambert (Euthyclès), Ballet de l’Opéra de Toulon
Chœur de l’Opéra de Toulon, Christophe Bernollin (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Toulon, Nicolas Krüger (direction musicale)
Bernard Pisani (mise en scène et chorégraphie), Eric Chevalier (décors), Frédéric Pineau (costumes), Jacques Chatelet (lumières)


(© Frédéric Stéphan)


En période de fêtes, le divertissement est de rigueur, et l’Opéra de Toulon n’y déroge pas, en conviant l’un des plus fidèles acolytes en la matière, Offenbach, avec la reprise d’une Belle Hélène mise en scène par Bernard Pisani. Si d’aucunes s’engouffrent dans la brèche du comique pour frayer sans gêne avec la gauloiserie, la présente production se montre délibérément sage. Les jeux de mots mis à l’intention du jour, à l’instar de la charade troquant la locomotive pour l’Airbus A 380, ne dynamisent pas pour autant une direction d’acteurs limitée, et le tournoi réduit à deux épreuves réécrit celle des quatrains d’une manière assez peu rimique. La chorégraphie elle-même se garde aussi bien des excentricités de la revue que du mauvais goût. Si la scénographie d’Eric Chevalier possède la vertu de ne pas égarer le spectateur, ses marches et son tonnerre ne l’émoustillent pas davantage, et l’aéronautique de Cythère a des allures plutôt attendues. A trop de consensualisme, Offenbach et ses comparses Meilhac et Halévy en voient leur croustillant amolli.


Du moins peut-on se réjouir d’entendre l’un des meilleurs Pâris de la nouvelle génération. Ténor léger et souple, Cyrille Dubois correspond idéalement au profil vocal du rôle – ligne aérienne, fluidité des registres. Cet exact successeur d’un Yann Beuron atteindrait la perfection si la séquence yodlée du troisième acte n’était çà et là quelque peu escamotée. C’est également le chant qui sort victorieux de la performance de Karine Deshayes, dont le mezzo ample et charnu habille généreusement une Hélène autant matrone que souveraine, aux dépens souvent de la fantaisie théâtrale, il est vrai insuffisamment encouragée.


Le reste de la distribution ne démérite pas. Yves Coudray joue autant qu’il chante Ménélas, tandis qu’Olivier Grand déploie une incontestable autorité en Agamemnon, ce qui la rend encore plus réceptive à la satire. Le Calchas au grand nez d’Antoine Garcin ne le contredira point, nonobstant une démarche un rien trop docte. Eugénie Danglade offre sa juvénilité à Oreste, sans le condamner au débraillé, au diapason en cela avec l’Achille de Vincent de Rooster. On évoquera les deux Ajax – Yvan Rebeyrol et Jean-Philippe Corre – tandis que Rosemonde Bruno La Rotonda revêt le tablier de Bacchis. Les deux autres paires – Hélène Delalande et Marie-Bénédicte Souquet, Léœna et Parthoénis, et le Philocome d’Antoine Abello aux côtés de l’Euthyclès de Dominique Lambert – complètent le tableau comme il se doit. Préparé par Christophe Bernollin, le Chœur de l’Opéra de Toulon remplit son office, tandis qu’à la tête de l’orchestre varois, Nicolas Krüger guide le plateau avec parfois plus de couleurs que de subtilités rythmiques.



Gilles Charlassier

 

 

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