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Place aux jeunes solistes Montpellier
Le Corum (Salle Pasteur)
07/23/2014 - et 24* juillet 2014
23 juillet
Ludwig van Beethoven: Sonate pour violoncelle et piano n° 5, opus 102
Jean-Frédéric Neuburger: Souffle sur les cendres
Francis Poulenc: Sonate pour violoncelle et piano
Aurélien Pascal (violoncelle), Haochen Zhang (piano)
24 juillet (12 heures 30)
Claude Debussy: Rapsodie pour clarinette et piano n° 1
Camille Saint-Saëns: Sonate pour clarinette et piano, opus 167
Esa-Pekka Salonen: Night Songs
Mieczyslaw Weinberg: Sonate pour clarinette et piano, opus 28
Annelien van Wauwe (clarinette), Stefanos Spanopoulos (piano)
A. Pascal
Le festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon offre chaque jour, à 12 heures 30, une tribune aux jeunes solistes, qui se produisent dans le cadre idéal de la salle Pasteur du Corum. La gratuité de cette série de concerts d’une heure explique le succès qu’elle remporte : une file importante se presse déjà aux portes de la salle plus de trente minutes avant l’heure du concert, à tel point que 20 à 25 minutes avant l’apparition des musiciens sur scène, les spectateurs occupent déjà la plupart des places.
Aurélien Pascal (né en 1994), deuxième prix au concours international de violoncelle d’Helsinki (2013), et Haochen Zhang (né en 1990), premier prix au concours Van Cliburn (2009), débutent leur prestation par la Cinquième Sonate (1815) de Beethoven, dans laquelle ils ne témoignent pas d’une personnalité fondamentalement originale. Leur interprétation, consciencieusement élaborée, en révèle toutefois clairement la structure et le contenu expressif. Le duo marque les contrastes et gère bien les tempi mais la progression du discours reste trop mécanique dans les premier et troisième mouvements. De façon générale, la sonorité du violoncelle séduit davantage que celle du piano, un peu trop sec.
Les musiciens abordent ensuite Souffle sur les cendres (2010) de Jean-Frédéric Neuburger (né en 1986), composition plutôt cérébrale dont l’intérêt ne semble pas évident suite à une première écoute. L’ouvrage s’avère néanmoins plus ramassé et, en définitive, plus cohérent que la Sonate pour violoncelle et piano (1948) de Poulenc qui reste fidèle – un peu trop – à son langage. Les musiciens, toujours aussi réservés, lui confèrent, autant que possible, une certaine unité et restituent suffisamment la tonalité de l’œuvre qui évolue parfois dans des registres sombres. A 13 heures 35, il est temps de déjeuner : de nombreux auditeurs se lèvent donc sans prendre la peine d’écouter le bis que les musiciens accordent.
A. van Wauwe (© Christian Ruvolo)
Annelien van Wauwe et Stefanos Spanopoulos se produisent à leur tour le lendemain à la même heure. La clarinettiste, qui a remporté le deuxième prix au concours international de l’ARD de Munich (2012), et le pianiste débutent leur prestation par une Première Rapsodie (1909) de Debussy épanouie et lumineuse. Suit une Sonate pour clarinette et piano (1921) de Saint-Saëns parfaitement découpée, distinguée et malicieuse. La jeune femme, qui développe une sonorité magnifique, témoigne de délicatesse, de sensibilité et de profondeur. Le dialogue qu’elle instaure avec son partenaire, pourvu d’imagination, se distingue par sa précision et sa relance constante.
Le programme, assez original, se poursuit, comme la veille, avec une œuvre contemporaine, en l’occurrence Night Songs (1978) d’Esa-Pekka Salonen (né en 1958), qui rappelle immanquablement la Seconde Ecole de Vienne : interprétation nette et objective. Les musiciens terminent ensuite leur prestation de haute tenue avec la Sonate pour clarinette et piano (1945) de Weinberg, occasion d’admirer une fois de plus l’agilité sans ostentation et les phrasés admirablement profilés de Annelien van Wauwe ainsi que le jeu créatif de Stefanos Spanopoulos qui met particulièrement bien en valeur le travail de sa partenaire.
Le site d’Annelien van Wauwe
Sébastien Foucart
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