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Ouverture franco-russe (2)

Colmar
Eglise Saint-Matthieu
07/04/2014 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol mineur, opus 22
Nikolaï Rimski-Korsakov : Shéhérazade, opus 35

Romain Descharmes (piano)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)


(© Jean-Baptiste Millot)


Après une soirée mêlant traditions slaves et germaniques, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse offre un programme franco-russe, résumant pour ainsi l’identité de cette vingt-sixième édition en hommage à Evguéni Svetlanov. Avec l’ouverture Le Carnaval romain de Berlioz, c’est un condensé de la brillante maîtrise orchestrale du compositeur français que la phalange toulousaine propose. On reconnaît sans peine le métier de Tugan Sokhiev et le soin apporté aux couleurs, et en premier lieu l’expressivité des bois, mais la baguette ossète ne peut contenir l’éclat excessif des percussions, accentué sans doute par l’acoustique de l’église Saint-Matthieu, défavorable à de si vastes effectifs.


La réduction du nombre de pupitres pour le Deuxième Concerto pour piano de Saint-Saëns ne permet cependant de retrouver l’équilibre et la qualité du son de la veille. La générosité des tutti ne peut se départir d’une pesante épaisseur, sans parvenir à la rehausser jusqu’à une vigueur virtuose. Au piano, Romain Descharmes livre une interprétation tout en souplesse, et s’appuie sur des jeux de rubato discrets pour impulser une dynamique à son propos, même si le procédé tourne parfois à la recette. Du moins évite-t-il le clinquant dans lequel la partition peut se laisser verser, tout en faisant valoir un toucher volubile, évident dans le Presto final.


La seconde partie de soirée cède aux sortilèges de la Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Si l’évocation de «La mer et le Vaisseau de Sindbad» signale des textures orchestrales denses, passablement alourdies, appuyant sur la dimension épique plus que sur le lyrisme de la partition, «Le Récit du prince Calender» réveille la sensibilité des instrumentistes français, emportant le tout dans un flot narratif et évocateur, quand bien même les fragrances orientalisantes dégagent ici plus d’exotisme léché que de mystère. Le dialogue entre Le Jeune Prince et la Princesse déploie une indéniable sensualité où se distingue un violon solo de belle allure, tandis que la violence des ensembles du dernier mouvement se montre à nouveau tentée par des masses sonores écrasantes.


Avec l’Intermezzo de la Première Suite de Carmen, le bis renoue avec une lumière méridionale familière à la formation midi-pyrénéenne, qui referme ainsi cette brève tournée à Colmar, où l’Orchestre national philharmonique de Russie est en résidence avec son directeur musical, Vladimir Spivakov, également aux commandes de la manifestation alsacienne (voir ici). Les grands classiques russes sont naturellement mis à l’honneur – Tchaïkovski, Rachmaninov, Prokofiev, Chostakovitch – mais également Evguéni Svetlanov dont les Variations russes pour harpe et orchestre figurent au programme du 11 juillet – rare opportunité de découvrir quelques compositions du chef russe, avec le récital des Schumann donnant à entendre son Quatuor en ré majeur le samedi 5 juillet. Hommage et curiosité font parfois bon ménage.


Le site de Romain Descharmes



Gilles Charlassier

 

 

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