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Un brin de nostalgie Mons Braine-le-Comte (Eglise Saint-Géry) 06/19/2014 - Franz Schubert: Fantaisie en fa mineur, D. 940 – Symphonie n° 5, D. 485
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 27, K. 595 Adam Laloum (piano)
Orchestre royal de chambre de Wallonie, Frank Braley (piano et direction)
A. Laloum (© François Sechet)
L’Eté musical d’Horrues s’appelle désormais Eté musical. Depuis l’année passée, le festival se résume à un concert en l’église Saint-Géry de Braine-le-Comte. La musique résonnera-t-elle de nouveau dans la belle petite église d’Horrues, à l’acoustique parfaite ? Se souvenir des concerts qui s’y déroulèrent rend nostalgique. Quoi qu’il en soit, cet unique rendez-vous témoigne de la volonté de la fondatrice et directrice artistique, Anne-Marie Potvin, de garantir un niveau de qualité élevé : comme en 2012 et en 2013, un orchestre, et non des moindres, se produit dans l’édifice brainois.
Deux ans après un récital inoubliable (voir ici), Adam Laloum (né en 1987) revient comme soliste mais il s’associe, au préalable, avec Frank Braley dans la Fantaisie en fa mineur (1828) de Schubert. Le duo en restitue les tourments sans forcer le trait ni s’appesantir. Assurée, nette, juste, l’interprétation progresse avec assurance et la sonorité, admirable, s’épanouit naturellement, malgré une acoustique plus réverbérante qu’à Horrues.
Placé sous la direction de Frank Braley depuis le début de l’année, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie s’installe ensuite pour le Vingt-septième Concerto (1791) de Mozart qu’Adam Laloum joue avec la partition. Accordant de l’importance à la moindre note, le pianiste, qui ne cherche pas à ravir la vedette, développe une sonorité consistante, polie, sans scorie. Il phrase consciencieusement, opte pour des tempi équilibrés et change subtilement de ton et d’accent, parvenant ainsi à traduire les contrastes expressifs avec beaucoup de finesse. Le jeune homme aborde l’œuvre humblement et s’il ne se l’approprie pas de façon originale, il la restitue intimement. Adam Laloum, qui salue timidement en joignant les mains tel un communiant, joue en bis la «Rêverie» des Scènes d’enfants de Schumann.
L’orchestre dispense un accompagnement appliqué et vigoureux, malgré des attaques de cordes parfois rudes. Le chef tempère l’ardeur de ces troupes et ajuste les tempi, de sorte à rester en phase avec le soliste, mais il ne développe pas de conception particulière, la prestation relevant davantage de l’exécution que de l’interprétation. Après la pause, durant laquelle aucune boisson n’est vendue, contrairement aux habitudes, la formation montoise saisit la Cinquième Symphonie (1816) de Schubert à bras-le-corps mais la gestion de la dynamique présente peu de délicatesse, d’où une impression de compacité et de robustesse. Les cordes se tiennent convenablement, bien qu’elles paraissent épaisses, ici ou là, alors que l’œuvre appelle davantage de légèreté, les bois se montrent dans l’ensemble au point et les cuivres sonnent sans tonitruer. Avec Frank Braley, avant tout connu comme pianiste, l’orchestre ne semble pas vouloir se forger une nouvelle identité, mais il continue pour le moment à livrer des prestations conformes à sa réputation.
Le site de l’Eté musical
Sébastien Foucart
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