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Bon chic bon genre Paris Salle Pleyel 06/10/2014 - Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate n° 9 en ré majeur, K. 284c [311]
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 8 en do mineur «Pathétique», opus 13
Johann Sebastian Bach : Partita n° 3 en la mineur, BWV 827
Frédéric Chopin : Polonaises, opus 40 – Nocturne en la bémol, opus 32 n° 2 – Scherzo n° 3 en ut dièse mineur, opus 39 Rafal Blechacz (piano)
R. Blechacz (© Felix Broede/DG)
Un premier prix au concours Chopin en 2005, un beau début de carrière, des disques prometteurs, tout conduisait à venir écouter Rafal Blechacz salle Pleyel, où l’on avait beaucoup aimé son Second Concerto de Chopin avec son compatriote Grzegorz Nowak en novembre 2011. Avouons pourtant qu’il a déçu. La Sonate en ré majeur de Mozart – à la place de la Sonate en la, à la célèbre «Marche turque» – ne manque pas de volubilité, avec une main gauche très sûre, mais on la sent trop convenue, sans imagination. Le jeune pianiste polonais a aussi du mal à sortir de sa réserve dans la «Pathétique» de Beethoven, à moins qu’il ne cherche au contraire à rester à tout prix maître de lui-même, à lisser contrastes et couleurs, à refuser toute posture prométhéenne. La Troisième Partita de Bach est ensuite de bonne compagnie, mais la Burlesca, le Scherzo et la Gigue, à la fin, exigent un piquant, une fantaisie, de l’humeur et de l’humour qu’on attend en vain.
Chopin conviendrait-il mieux à Rafal Blechacz? Non. On se dit que le toucher manque décidément de profondeur, oscillant ici entre trop de délicatesse et trop de dureté, que les Polonaises n’ont pas le panache du conquérant et que le Troisième Scherzo reste en deçà de ses enjeux. Curieusement, il faut attendre le Prélude en ut mineur de Chopin et le Scherzo de la Deuxième Sonate de Beethoven pour que le pianiste se libère un peu. Les moyens, pourtant, sont là. Stagnation passagère? Méforme d’un soir? Sans doute. On n’a pas entendu, en tout cas, du piano quatre étoiles. Seulement du piano bon chic bon genre.
Le site de Rafal Blechacz
Didier van Moere
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