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Fidelio sauvé par les chanteurs Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 06/11/2014 - et 12* (Bruxelles), 14 (Paris) juin 2014 Ludwig van Beethoven: Fidelio, opus 72 Joseph Kaiser (Florestan), Malin Byström (Leonore), Sophie Karthäuser (Marzellina), Andrew Foster-Williams (Don Pizarro), Robert Gleadow (Rocco), Michael Colvin (Jaquino), Mischa Schelomianski (Don Fernando)
Chœur de chambre les éléments, Joël Suhubiette (chef de chœur), Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer (direction)
J. Rhorer (© Yannick Coupannec)
La résidence du Cercle de l’Harmonie au Bozar cette saison s’achève sur une version de concert de Fidelio (1814) avec Jérémie Rhorer, alors que la précédente prestation de la formation sur la scène de la Salle Henry Le Bœuf avait été placée sous la direction de René Jacobs.
Le bilan instrumental s’avère en définitive moins probant que celui de La Résurrection en mars. Si les timbres des vents et des cordes, malgré une pointe d’acidité, fusionnent harmonieusement, les interventions des cuivres accusent de sérieux écarts de justesse, compréhensibles au début de l’Ouverture, lorsque ceux-ci démarrent à froid, moins justifiables au fur et à mesure de la soirée. L’intégration entre les pupitres manque de netteté et les contrastes de raffinement. Attentif à ce que l’orchestre ne couvre pas les chanteurs, Jérémie Rhorer maîtrise toutefois suffisamment bien le discours pour lui conférer de la cohérence et le relancer aux moments opportuns. A défaut d’aérer davantage la texture, le chef ne maltraite pas effrontément les tempi, de sorte que l’opéra progresse dans l’effervescence mais sans excès de vitesse.
La distribution réunit des chanteurs tellement engagés qu’on regrette de ne pas les entendre plutôt dans une version scénique. Le ténor canadien Joseph Kaiser signe une superbe performance: ce Florestan marque des points grâce à la puissance de la projection, la somptuosité du timbre et l’excellente tenue du chant. Malin Byström convainc, elle aussi, sans réserve en Leonore, dont elle restitue toute la dimension héroïque en restant éminemment féminine. La soprano suédoise, qui déploie une ligne parfaitement stable, révèle une voix de velours, jamais forcée, qui s’épanouit sur toute la tessiture.
Membre du jury du précédent Concours Reine Elisabeth, Sophie Karthäuser, Marzellina impeccable, met sa voix souple, fine et agile en valeur tandis que le Canadien Michael Colvin confère un caractère bien trempé à Jaquino, un personnage qui passe facilement inaperçu si un chanteur plus insignifiant s’en empare. Les basses procurent de vives satisfactions elles aussi, même le Russe Mischa Schelomianski qui intervient peu, mais bien, dans le rôle de Don Fernando. Robert Gleadow, Rocco de belle prestance, bien que trop peu prolétarien, chante honorablement, sans écart de conduite ni faute de style, mais le Canadien doit s’incliner devant l’émission irréprochable, l’intonation parfaite et l’envergure exceptionnelle de l’Anglais Andrew Foster-Williams, Pizarro, à juste titre, acclamé par le public. Le chœur de chambre les éléments apparait, quant à lui, en excellente forme mais l’attention se porte tout naturellement sur les solistes.
Un écran placé à l’arrière de la scène diffuse le texte du livret en français et en néerlandais mais uniquement les parties chantées, alors que les dialogues permettent, justement, de situer l’action. Dommage mais c’est mieux que rien.
Le site de Joseph Kaiser
Le site d’Andrew Foster-Williams
LE site de Michael Colvin
Le site du Cercle de l’Harmonie
Le site du chœur de chambre les éléments
Sébastien Foucart
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