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Impression mitigée Gent Opéra des Flandres (De Vlaamse Opera) 01/13/2001 - et: à Antwerpen: 12, 15, 17, 20, 23, 27, 29 décembre 2000; à Gent: 7, 9, 11, 16, 19, 21 janvier 2001 Wolfgang Amadeus Mozart: Die Zauberflöte Richard Clement (Tamino), Kathleen Brett (Pamina), Michael Kraus (Papageno), Walter Fink (Sarastro), Cyndia Sieden (Die Königin der Nacht), Guy De Mey (Monostatos), Marie-Noëlle de Callataÿ (Erste Dame), Corinne Romijn (Zweite Dame), Susannah Self (Dritte Dame), Marc Claesen (Der Sprecher), Ilana Davidson (Papagena), Michiel Delanghe, Florian Dierickx, Steven Reymer (Drei Knaben), Brindley Sherratt (Erster Priester/ Zweiter Geharmischter), Eric Raes (Zweiter Priester/ Erster Geharnischter) Nicholas Hytner (mise en scène), Carlos Wagner (réalisation de la mise en scène), Bob Crowley (décors et costumes), Nick Chelton, Jenny Cane (éclairages), Peter Burian (chef des choeurs), Marc Piollet (direction musicale) Réussir une Flûte Enchantée n’est pas chose aisée car il s’agit d’une œuvre exigeante aussi bien sur le plan strictement musical que sur le plan scénique. Force est de reconnaître que, malgré des éléments positifs, la représentation proposée par l’Opéra des Flandres est loin d’apporter la satisfaction espérée. La composante visuelle est pourtant très réussie : ce décor unique, blanc en général, teinté de quelques couleurs et simples accessoires selon les situations, est fonctionnel et illustratif au sens le plus positif du terme. La mise en scène de Nicholas Hytner, déjà présentée à l'L’English National Opera de Londres, a du souffrir certainement de l’absence de celui-ci à la préparation qu’il a déléguée à son assistant Carlos Wagner entraînant une certaine édulcoration du propos. La direction d’acteur laisse par moment à désirer alors que de nombreuses bonnes idées ponctuent le spectacle et font mouche (la caractérisation flamboyante de Monostatos, les interventions humoristiques des Dames de la Nuit, les effets des instruments enchantés…) tandis que l’on sent un manque de cohérence de la conception d’une œuvre où le tragique s’articule avec le comique. Mais nous ne ferons pas la fine bouche, ayant du subir des productions bien plus consternantes et moins respectueuses de l’opéra. Le chef Marc Piollet réussit à insuffler à l’excellent orchestre symphonique de l’Opéra des Flandres une énergie et une passion remarquables, évitant toute lourdeur. Certains tempi rapides peuvent être discutés mais sont des options qu’il assume sans ambiguïté. Sa direction sera donc le point fort de la représentation. Le point faible est une distribution extrêmement inégale et malheureusement privée d’un couple principal adéquat : Richard Clement est un médiocre chanteur, en difficulté évidente dans l’aigu, et un chanteur pâle qui ne traduit aucun aspect du personnage de Tamino. Kathleen Brett est disqualifiée par un vibrato serré incompatible au rôle de Pamina qui exige une pureté et une ligne dans la voix que l’on cherche vainement en dépit d’une musicalité évidente. Par contre, Michael Kraus est un Papageno épatant, malgré un certain engorgement du timbre : son personnage franc, spontané, vrai sonne juste. Walter Fink fait valoir un grave idéal pour Sarastro, même si le legato laisse un peu à désirer. Cyndia Sieden, arrivée au secours du théâtre pour remplacer Jeanine Thames, est plus convaincante en Reine de la Nuit qu’en Gilda mais sa voix blanche manque de couleurs pour caractériser efficacement la noirceur du rôle. Nous saluerons l’homogénéité du trio de ses Dames : Marie-Noëlle de Callataÿ, Corinne Romijn et Susannah Self et surtout l’étonnante et convaincante prestation de Guy de Mey reconverti avec succès dans les rôles de composition. Déplorons enfin l’effroyable trio d’enfants brouillés avec toute notion de justesse.
Christophe Vetter
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