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France-Amérique Paris Théâtre des Champs-Elysées 01/18/2001 - Aaron Copland : Inscape Guy Ropartz : Symphonie n° 5 Camille Saint-Saëns : Le Rouet d'Omphale, opus 31 George Gershwin : Concerto pour piano en fa
Barry Douglas (piano) Orchestre national de France, Leonard Slatkin (direction)
Habitué des orchestres de Radio France, Leonard Slatkin invite à nouveau le public parisien à des (re)découvertes dans le répertoire français et même américain.
Faisant se succéder par blocs des phrases en valeur longues et des groupes d'instruments, un peu à la manière de Messiaen, Inscape n'en porte pas moins la signature de Copland, reconnaissable dans les petites cellules rythmiques de la partie centrale. Slatkin trouve le ton âpre et tendu qui sied à cette partition dont le caractère métaphysique renvoie à Ives.
La Cinquième symphonie de Ropartz n'avait pas été jouée en public depuis sa création en... 1946 par Charles Münch. D'un contrepoint toujours riche et faisant preuve d'un sens de la mesure que l'on se plaît d'ordinaire à qualifier de "français", c'est l'œuvre d'un compositeur de 81 ans pour lequel, à la différence d'autres Bretons comme Cras ou Le Flem, le temps semble s'être arrêté à la fin du XIXème siècle. Des ombres passent: d'Indy, Chabrier, Chausson, le jeune Debussy. L'Orchestre national défend avec conviction cette oeuvre sereine et radieuse.
Après un Rouet d'Omphale manquant quelque peu d'engagement, Slatkin conclut ce programme, dont les première et seconde parties ont fâcheusement été interverties, par une inteprétation vigoureuse et incisive du Concerto en fa. Barry Douglas, pour sa part, en offre une lecture inattendue, extrêmement contrastée, presque fantasque si elle n'avait été aussi raide. Mais on ne laisse pas d'admirer le jeu varié, musclé et nerveux, délicat et nuancé, du pianiste irlandais.
Simon Corley
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