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Chinoiseries Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/15/2014 - et 14 mars 2014 (Amsterdam)
John Adams: The Chairman Dances
Dimitri Chostakovitch: Symphonie de chambre, opus 110a
Kris Defoort: Human Voices Only
Maurice Ravel: Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
Lang Lang (piano)
Koninklijk Concertgebouworkest, David Robertson (direction)
L. Lang (© Harald Hoffmann/Sony Classical)
En résidence au Bozar, l’Orchestre royal du Concertgebouw se produit ce samedi dans le double cadre du KlaraFestival, qui se tient jusqu’au 29 mars, et du cycle des «European Galas». Imprimé pour l’occasion sur papier glacé et vendu par conséquent à un prix plus élevé, le programme comporte, outre de nombreuses pages de publicité, quelques mots de l’ambassadeur de Chine en Belgique qui se réjouit de la participation de Lang Lang durant la seconde partie. Autre clin d’œil à ce pays: John Adams a conçu The Chairman Dances (1985) parallèlement à la composition de Nixon in China avant de finalement décider d’en constituer une œuvre à part entière au lieu de l’incorporer dans l’opéra. La direction de David Robertson garantit le rythme et l’impulsion propres à cette musique, les cordes glissent l’une sur l’autre comme sur du velours et le timbalier, Marinus Komst, exécute sa partie avec douceur et précision. Les cordes épatent de nouveau dans l’arrangement de Rudolf Barshai du Huitième Quatuor (1960) de Chostakovitch, mais elles paraissent presque trop satinées et chatoyantes pour en restituer entièrement les teintes sombres, les contrastes abruptes et le climat anxiogène.
Après la pause, de nombreuses personnes regagnent leur place alors que le chef patiente longuement à son pupitre – indiscipline du public ou laxisme du personnel de salle ? Selon le programme, Kris Defoort a composé Human Voices Only, que l’orchestre a créé la veille à Amsterdam, en puisant à diverses sources, comme la musique du siècle dernier et le dodécaphonisme, et «ajoute» même à un moment «une note de surréalisme». Dépourvue de cohérence stylistique, cette œuvre aux intentions incertaines repose sur un langage ni désuet ni avant-gardiste et comporte des passages complaisants, pompeux et harmoniquement étranges. Qu’un orchestre de ce niveau défende une telle pièce suscite l’étonnement.
Déplacer la prestation de Lang Lang en seconde partie permet d’éviter que des spectateurs prennent congé après la première. Le pianiste, qui possède bien sûr de prodigieux moyens, convainc modérément dans le Concerto pour piano en sol majeur (1929-1930) de Ravel : tantôt il murmure à peine, tantôt il s’extériorise dans l’Allegremente, il reste en surface dans un interminable Adagio assai, à l’issu duquel une partie du public ose applaudir, puis il joue avec l’orchestre, forcément brillant, à celui qui court le plus vite dans le Presto. Tape-à-l’œil et désordonnée, l’interprétation peine à envoûter et manque de distinction mais le pianiste récolte tout de même une ovation debout.
Le prochain concert des «European Galas» se tiendra le 25 mars, également dans la salle Henry Le Bœuf : l’Orchestre de chambre Mahler, dirigé par Vladimir Jurowski, interprétera des extraits de Des Knaben Wunderhorn et la Quatrième Symphonie de Mahler, avec Sophie Karthäuser et Gerald Finley. Quant aux admirateurs de Lang Lang, ils retrouveront leur idole ici-même, le 2 avril, dans un programme comportant les Sonates K. 282, K. 283 et K. 310 de Mozart ainsi que les Ballades de Chopin.
Le site du KlaraFestival
Le site de Lang Lang
Sébastien Foucart
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