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Figures du mouvement Lyon Caluire (Radiant Bellevue) 02/22/2014 - et 23, 25, 26, 27 février 2014 Russell Maliphant : Critical Mass
Julian Nicosia et Harris Gkekas/Randy Castillo et Franck Laizet (danseurs)
Richard English, Andy Cowton (musique), Russell Maliphant (chorégraphie), Michael Hulls (lumières)
Maguy Marin : Grosse Fugue
Dorothée Delabie, Amandine François, Aurélie Gaillard et Agalie Vandamme/Coralie Levieux, Ludwig van Beethoven (musique), Elsa Monguillot de Mirman, Annabelle Peintre, Julia Carnicer et Ashley Wright (danseuses)
Maguy Marin (chorégraphie), Chantal Cloupet (costumes), François Renard (lumières)
Rachid Ouramdane : Tout autour
Alexis Bourbeau, Julia Carnicer, Randy Castillo, Florian Danel, Dorothée Delabie, Simon Feltz, Amandine François, Aurélie Gaillard, Harris Gkekas, Tadayoshi Kokeguchi, Juan Carlos Lainez, Franck Laizet, Coralie Levieux, Ruth Miro, Elsa Monguillot de Mirman, Julian Nicosia, Annabelle Peintre, Inês Pereira De Almeida, Mathieu Rouvière, Raul Serrano Nunez, Agalie Vandamme, Ashley Wright (danseurs)
Jean-Baptiste Julien (musique), Rachid Ouramdane (chorégraphie), La Bourette (costumes), Stéphane Graillot (lumières)
Critical Mass (© Roque De La Cruz)
Sensible à sa mission d’irrigation de l’agglomération lyonnaise, l’Opéra de Lyon sort régulièrement de ses murs. C’est ainsi que l’on retrouve le ballet de la maison rhônalpine par-delà La Croix-Rousse, au Radiant de Caluire pour un condensé de création contemporaine qui s’ouvre sur Critical Mass de Russell Maliphant. Créée en 1998 et depuis 2002 au répertoire de la compagnie française, la pièce fait évoluer deux solistes masculins sur un plateau dénudé où l’espace n’est délimité que par les sobres éclairages de Michael Hulls. De la rivalité à l’intimité amoureuse jusqu’aux déflagrations de violence, la musique de Richard English et Andy Cowton sert de support à ces variations sur les possibilités expressives du «couple», réduites à leur pure essence chorégraphiques, à savoir le mouvement, abstraction faite de tout réalisme, et en particulier du genre. Certes, l’exhaustivité de l’exploration se révèle ça et là redondante sur la durée, mais l’on ne peut rester insensible à un sens certain de la construction dramaturgique. Et la séquence sur fond d’échos de tango distille une émouvante nostalgie sentimentale.
Grosse Fugue (© Roque De La Cruz)
Avec Grosse Fugue, Maguy Marin affronte un monument de l’écriture contrapuntique. Mettre des pas sur cette partition dense tient résolument de la gageure. Transcrire la richesse harmonique des sons en gestes fait inévitablement encourir le risque d’une redondance où la danse imite servilement la musique. La chorégraphe a évité cet écueil pour se laisser porter par l’impulsion des entrées successives. Ainsi chacune s’incarne tour à tour par une danseuse vibrant comme la corde sous l’attaque de l’archet. Il se dégage de l’ensemble une énergie à laquelle le public se montre particulièrement sensible, et reconnaissons que les 18 minutes du morceau ne connaissent aucun temps mort. Pour autant, cette lecture affirme une linéarité narrative qui ne prend en compte que l’une des dimensions de la fugue beethovénienne, résumée ici à la puissance évocatrice de sa rythmique, sans doute sa part la plus dansable.
Tout autour (© Roque De La Cruz)
Le programme se refermait sur une commande de l’Opéra de Lyon à Rachid Oumradane. Tout autour fait émerger la danse à partir de la masse des solistes, vêtus sans apprêt particulier – La Bourette fournissant le vestiaire –, comme pour un entraînement. Ici, pas de rupture académique avec la vie quotidienne, ce qui met à distance le procédé de mise en abyme de l’art chorégraphique dont les exemples ne manquent pas. Nonobstant cette volonté un peu insistante de sortir des cadres consacrés, l’élan porté par la troupe s’avère particulièrement efficace, et la musique à dominante répétitive de Jean-Baptiste Julien contribue à faire de ces 20 minutes une parenthèse aux accents parfois hypnotiques que seule la durée arbitrairement établie vient limiter.
Gilles Charlassier
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