About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Vacances romaines

Geneva
Victoria Hall
02/19/2014 -  et 20 février 2014 (Lausanne)
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 22, K. 482
Ottorino Respighi: Feste romane – Fontane di Roma – Pini di Roma

Louis Lortie (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Charles Dutoit (direction)


L. Lortie (© Elias)


Régularité de la pulsation, legato de l’accompagnement à la main gauche, finesse du rubato... Les choix esthétiques de Louis Lortie et de Charles Dutoit sont à l’opposé des canons des styles des musiciens inspirés par les pratiques baroques. Cette approche montre bien le fossé qui existe aujourd’hui entre deux générations de musiciens pour jouer la musique de Mozart. Les textures orchestrales en particulier le support des basses, n’ont pas la clarté des ensembles qui utilisent des instruments anciens même si les musiciens retrouvent des couleurs dans l’Allegro final grâce à la vivacité des bois. Les ornementations du piano restent d’une grande discrétion et la qualité de toucher du pianiste canadien est superbe.


Pour une génération habituée à un Mozart plus théâtral, il manque cependant une certaine gravité. Mozart, en particulier, joue avec les tonalités pour apporter une réelle profondeur que l’approche certes très élégante de Louis Lortie a tendance à gommer. Ce que font les musiciens est très beau et d’un très haut niveau, mais ils restent par moments un peu à la surface d’un ce concerto écrit quelques mois avant les Noces de Figaro. Donnée en bis, la Fantaisie K. 397 regarde elle résolument vers le futur avec des sonorités pleines et une ambition quasi beethovénienne.


Après des remarquables Tableaux d’une exposition l’an passé, Charles Dutoit s’attaque à la trilogie romaine d’Ottorino Respighi. La popularité des œuvres du compositeur italien ne saurait faire oublier qu’il s’agit là de pièces ambitieuses, complexes à jouer et superbement orchestrées, même s’il manque par endroits une certaine poésie. Il y a du Charles Ives dans ces fanfares qui se bousculent dans les Fêtes romaines, on se demande par endroits si l’eau qui coule dans les Fontaines de Rome ne provient pas du Rhin et la luxuriance de l’orchestration des Pins de Rome montre que Respighi pouvait trouver des couleurs d’une richesse qui n’a rien à envier à la musique russe à son meilleur. Charles Dutoit sait inspirer les musiciens l’Orchestre de la Suisse Romande pour les faire jouer à leur meilleur niveau. Les tutti sont riches et puissants avec un son bien architecturé. La mise en place et la vigueur rythmique sont exemplaires. Le crescendo final des Pins de Rome est ébouriffant.


Comme chaque année, la venue Charles Dutoit est un moment spécial. Il est peu probable que nous n’entendrons jamais le chef suisse dans des adagios de Bruckner, du Mahler ou des opéras de Wagner mais il y a des chefs qui savent jouer ces compositeurs. Dans ce répertoire, en revanche, son autorité et son style sont évidents et après quelques prestations un peu moyennes, c’est un plaisir de retrouver l’OSR à son meilleur niveau. Ansermet, qui est peint au plafond du Victoria Hall, devait sourire en entendant la brillance avec laquelle son protégé faisait sonner ses musiciens.


Le site de Louis Lortie



Antoine Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com