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Les quatre-vingt-dix printemps de Menahem Pressler

Paris
Salle Pleyel
01/29/2014 -  et 30 janvier 2014
Joseph Haydn : Symphonie n° 82 «L’Ours»
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 23, K. 488
Jean Sibelius : Symphonies n° 6, opus 104, et n° 7, opus 105

Menahem Pressler (piano)
Orchestre de Paris, Paavo Järvi (direction)


M. Pressler (© Alain Barker)


Pleyel continue de souffler les quatre-vingt-dix bougies de Menahem Pressler. Cette fois, on entendait le concertiste, avec un Paavo Järvi – à un an près, de quarante ans son cadet - très protecteur, à la tête d’un Orchestre de Paris aux petits soins dans le Vingt-troisième Concerto de Mozart. Mais presque trop opulent encore, malgré sa légèreté, pour ce jeu si délicat, jamais fade ou affecté, d’une éloquente simplicité. A peine perçoit-on un infime ralentissement des doubles croches dans les mouvements rapides, d’une fraîcheur alerte. Quel beau mouvement lent aussi, où le piano s’associe des bois savoureux ! Mozart encore pour le bis : un Rondo en la mineur très contemplatif où le temps se suspend. Un superbe retour aux sources pour le nonagénaire, qui ne devint qu’ensuite le pianiste du Beaux-Arts Trio.


Enchaîner deux symphonies d’un même compositeur ? Paavo Järvi nous a montré que, dans le cas des deux dernières de Sibelius, le défi peut se relever. Certes il entretient avec cette musique une profonde intimité : le Finlandais est un des musiciens qui le montre toujours le plus libéré. Il a le sens de la forme, condition essentielle pour des partitions si rigoureusement construites. L’orchestre, grâce à lui, s’est approprié des œuvres qu’il ne fréquentait guère – il n’a d’ailleurs donné la Sixième et la Septième qu’une fois, sous la direction de Vladimir Ashkenazy. Le chef estonien montre aussi la compatibilité entre Sibelius et le « son français » - successeur ici d’un sir Thomas Beecham, cet Anglais si français... Cela se sent aussitôt dans les deux mouvements médians de la Sixième, par exemple. Restait la question de la transition entre les deux partitions, aisément résolue, grâce à un art approfondi des enchaînements : la Septième, du coup, semble naturellement prolonger la Sixième, dont elle semble le grandiose couronnement, comme si tout tendait vers l’apothéose finale.


Le concert avait débuté sous les meilleurs auspices : une «Ours» de Haydn sanguine et drue, d’une alacrité sans sécheresse.


Le site de Menahem Pressler



Didier van Moere

 

 

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