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Un Fidelio peu original mais cohérent

Liège
Opéra royal de Wallonie
01/31/2014 -  et 2*, 4, 6, 8, 11 février 2014
Ludwig van Beethoven: Fidelio, opus 72
Jennifer Wilson (Leonore), Zoran Todorovich (Florestan), Franz Hawlata (Rocco), Cinzia Forte (Marzelline), Yuri Godoretski (Jaquino), Thomas Gazheli (Don Pizarro), Laurent Kubla (Don Fernando), Xavier Petithan (Premier prisonnier), Alexei Gorbatchev (Second prisonnier)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Paolo Arrivabeni (direction)
Mario Martone (mise en scène), Sergio Tramonti (décors), Ursula Patzak (costumes), Nicolas Bovey (lumières)


(© Jacky Croisier)


L’Opéra royal de Wallonie débute bien l’année. Mario Martone ne propose pas une interprétation inédite de Fidelio (1814) mais il le met en scène adroitement. Le spectacle se déroule parfois trop placidement mais les personnages se détachent grâce à une direction d’acteur qui en révèle le profil psychologique. Peu novateurs mais réussis, les décors de Sergio Tramonti restituent l’univers carcéral de façon réaliste. Les costumes d’Ursula Patzak brouillent les repères : l’action ne se déroule pas à notre époque, ni à celle du compositeur, de la Première Guerre mondiale ou de la Seconde. Peu importe, la scénographie se laisse regarder mais, compte tenu de leur emplacement, une partie des spectateurs n’aperçoivent pas, ou partiellement, la cellule de Florestan placée côté jardin.


Ce Fidelio se laisse également écouter. Paolo Arrivabeni dirige un orchestre qui prend son temps pour s’échauffer : frêle et réservé d’abord, celui-ci se montre plus vif et ardent ensuite. La distinction des bois, l’homogénéité des cordes, la cohésion entre les pupitres compensent l’imprécision passagère des cuivres. Dans le rôle de Leonore, Jennifer Wilson livre une prestation de haut niveau – timbre pur, ligne ferme – mais cette authentique soprano wagnérienne dispense un jeu scénique sommaire. La voix de Zoran Todorovich reste affaire de goût mais il chante Florestan en revêtant des fêlures et des teintes sombres qui conviennent au prisonnier. Excellent chanteur, talentueux comédien, Franz Hawlata incarne un Rocco porté sur l’alcool, esseulé, touchant. Le timbre du baryton bavarois séduit autant que celui, clair et voluptueux, de Cinzia Forte qui rayonne littéralement en Marzelline.


Distribué en Jaquino, Yuri Godoretski possède une voix ténue, quasiment inaudible, qui empêche de conférer à son personnage un tant soit peu de relief. Quant à Thomas Gazheli, il livre en Don Pizarro une prestation théâtralement et vocalement moins quelconque que celle de Laurent Kubla en Don Fernando. Préparés comme à l’accoutumée par Marcel Seminara, les chœurs attirent de nouveau favorablement l’attention. Après une première partie de saison mi-figue, mi-raisin (voir ici, ici, ici et ici), il était temps que l’Opéra royal de Wallonie réponde aux attentes.



Sébastien Foucart

 

 

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