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Passage de témoin Mons Théâtre royal 01/23/2014 - César Franck : Prélude, Fugue et Variations, opus 18 (arrangement Dumay et Lortie)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade mélancolique, opus 26 (arrangement Walter)
Dimitri Chostakovitch : Concerto n° 1 pour piano, trompette et orchestre à cordes, opus 35
Felix Mendelssohn : Symphonie pour cordes n°9 – Romances sans paroles, opus 30 n°2 (version originale et arrangement pour cordes), et opus 19 n°2 (arrangement pour cordes, version originale et arrangement pour violon et orchestre à cordes) Maxime Wastiels (trompette)
Orchestre royal de chambre de Wallonie, Frank Braley (piano et direction), Augustin Dumay (violon et direction)
A. Dumay et F. Braley (© Gil Grimonster)
Augustin Dumay passe le témoin à Frank Braley : le directeur musical de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie en devient le premier chef invité pendant deux ans tandis que son successeur prend les rênes de la formation montoise jusqu’en 2018. Les prochains mois permettront de constater si les musiciens continuent sur leur lancée ou s’ils s’engagent dans une nouvelle direction. En tout cas, le pianiste gagnerait à élargir le répertoire de l’orchestre, actuellement trop axé sur des arrangements et des œuvres de portée moyenne, et à entreprendre une politique discographique plus stimulante pour que le dernier disque, paru récemment, ne demeure pas une entreprise sans lendemain.
Le concert de ce jeudi soir au Théâtre royal de Mons réunit l’ancien et le nouveau directeur musical. Ceux-ci débutent le programme avec un arrangement pour violon et piano de Prélude, Fugue et Variations (1860) de Franck, dont ils livrent une interprétation clairement ordonnée et d’un style irréprochable. Augustin Dumay développe un jeu racé dont l’élégance compense les infimes impuretés. Dans la Sérénade mélancolique (1875) de Tchaïkovski, arrangée par David Walter, qui peut par ailleurs revendiquer le titre de fournisseur officiel en arrangements de l’orchestre, le violoniste obtient de son instrument une sonorité fine et lumineuse et des cordes une prestation juste et nuancée. A ce titre, le violon conducteur, Jean-François Chamberlan, et le chef de pupitre des violoncelles, Hans Vandaele, interviennent remarquablement.
Frank Braley revient pour le Premier Concerto pour piano (1933) de Chostakovitch. Né en 1989 à Braine-Le-Comte, le trompettiste Maxime Wastiels, qui évolue actuellement à la Musique royale des Guides, suscite quelques craintes dans le Lento et le Moderato, dans lesquels le phrasé et l’intonation manquent de finition, mais il se ressaisit dans un Allegro con brio stimulant et aussi rapidement que précisément joué. Le pianiste livre quant à lui une prestation nettement découpée, impeccablement articulée et aux contrastes expressifs bien différenciés, autant de qualités à formuler à l’égard de l’orchestre conduit par Augustin Dumay.
Il revient cette fois à Frank Braley, qui a changé de chemise durant la pause, de diriger l’orchestre à mains nues dans la Neuvième Symphonie pour cordes (1829) de Mendelssohn. Ce choix ne présente probablement pas de risque particulier pour lui puisque les musiciens affichent régulièrement à leur programme l’une ou l’autre symphonie de ce corpus de jeunesse (voir ici, ici et ici) : exécution distinguée, rigoureuse et d’un élan irrésistible. Le concert s’achève sur une initiative pleine de délicatesse : Frank Braley joue deux Romances sans paroles (opus 30 n° 2 et opus 19 n° 2) dans la version originale puis, après chacune d’elles, Augustin Dumay et l’orchestre prennent le relais pour interpréter un arrangement de celles-ci pour cordes et même un arrangement supplémentaire pour violon solo et cordes pour la seconde. Rendez-vous le 2 avril au Théâtre royal de Mons : le nouveau directeur musical se produira avec ses troupes mais cette fois sans son prédécesseur.
Le site de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie
Sébastien Foucart
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