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Etoiles montantes Paris Cité de la musique 01/06/2001 - Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano et violoncelle n° 2, opus 5 n° 2 Luc van Hove : Aria pour violoncelle seul, opus 28 Robert Schumann : Phantasiestücke, opus 73 Claude Debussy : Sonate pour piano et violoncelle Edvard Grieg : Sonate pour piano et violoncelle, opus 36
Marie Hallynck (violoncelle), Cédric Tiberghien (piano)
L’amphithéâtre du musée est comble pour ce premier récital de la série « Rising stars » proposée jusqu’au 14 janvier par la Cité de la musique. La dénomination ne trahit aucune complaisance envers les effets de mode linguistiques, mais le fait que cet ensemble de concerts destiné à promouvoir de jeunes artistes est organisé par une association de grandes salles européennes et américaines.
Confrontée à un programme copieux, Marie Hallynck tire son épingle du jeu. Faisant preuve d’une assurance tranquille et d’un engagement de tous les instants, elle semble toutefois peiner à trouver ses marques dans Beethoven et Schumann. Dans ces deux œuvres difficiles, mais fort opportunément rapprochées (en ce que leurs trois parties, écrites dans des tempi de plus en plus vifs, proposent la même progression de l’ombre vers la lumière), elle avance avec prudence, usant fort peu du vibrato, au profit d’une interprétation intimiste et équilibrée, à défaut d’être toujours inspirée. Ce traitement convient sans doute mieux à la sonate de Beethoven, dont l’aspect particulièrement virtuose du rondo n’en est pas moins souligné, qu’aux pièces de Schumann, qui appellent sans doute moins de sagesse et plus de passion. En revanche, elle donne vie avec beaucoup de conviction au difficile morceau de concours composé par Luc van Hove.
Dans la seconde partie du concert, le résultat est nettement plus convaincant. D’abord parce que Cédric Tiberghien, qui avait déjà démontré la formidable qualité de son toucher, nous permet de retrouver un Debussy lumineux, subtil et fuyant les prétendues brumes impressionnistes, tel qu’il l’a enregistré dans son récital récemment paru chez Harmonia Mundi (voir par ailleurs sur ce site). La sonorité de la violoncelliste franco-belge devient plus ronde et les deux artistes, mettant en valeur de façon assez inhabituelle le caractère démonstratif de cette partition, rendent justice à la grande variété de climats qui se succèdent. Dans la sonate de Grieg, ils expriment enfin tout le romantisme, voire la frénésie, dont ils avaient été un peu parcimonieux dans Schumann. Le public bénéficiera enfin en bis de deux extraits de la Suite populaire espagnole de Manuel de Falla.
Simon Corley
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