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Petite Duchesse

Paris
Athénée - Théâtre Louis-Jouvet
12/12/2013 -  et 5, 6 (La Rochelle), 8 (Besançon), 12 (Herblay) novembre, 14, 15, 17, 18, 21*, 22, 26, 27, 29, 31 décembre 2013, 3, 4, 5 (Paris), 8 (Saint-Dizier), 11, 12 (Saint-Nazaire), 14 (Quimper), 16, 17 (Blagnac), 19 (Périgueux), 21 (Le Perreux-sur-Marne) janvier 2014
Jacques Offenbach : La Grande-Duchesse (orchestration Thibault Perrine)
Isabelle Druet (La Grande-Duchesse), François Rougier (Le soldat Fritz), David Ghilardi (Le soldat Krak), Antoine Philippot (Le général Boum), Flannan Obé (Le baron Puck), Olivier Hernandez (Le prince Paul), Emmanuelle Goizé (Le baron Grog), Olivier Naveau (Schwartz), Guillaume Paire*/Geoffroy Buffière (Schumacher)
Boris Grelier (flûte, piccolo), François Miquel (clarinette), Takénori Némoto/Pierre Rémondière (cor, cornet), Eriko Minami/Guillaume Le Picard (percussions), Pablo Schatzman/Samuel Nemtanu (violon), Laurent Camatte (alto), Annabelle Brey (violoncelle), Simon Drappier (contrebasse), Nicolas Ducloux (piano, chef de chant), Christophe Grapperon (direction musicale)
Philippe Béziat (mise en scène), Thibaut Fack (scénographie, lumières), Elisabeth de Sauverzac (costumes), Jean-Marc Hoolbecq (chorégraphie)


A. Philippot, O. Hernandez, F. Obé (© Claire Besse)


Pas de fêtes de fin d’année à l’Athénée sans Les Brigands: après Croquefer et L’Ile de Tulipatan en 2012, la compagnie a de nouveau choisi d’honorer le compositeur auquel elle doit son nom, avec une adaptation de La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867). L’opéra bouffe en trois actes d’Offenbach est réduit d’un bon tiers – titre compris (La Grande-Duchesse), de telle sort qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise. A cette fin, le livret de Meilhac et Halévy fait l’objet d’une réécriture resserrée, qui chamboule au passage les identités sexuelles: Fritz est amoureux non pas de Wanda – le personnage est supprimé – mais de son camarade deuxième classe Krak, et le baron Grog se révèle être une femme.


Philippe Béziat, réalisateur du beau documentaire «Pelléas et Mélisande», le chant des aveugles, avait déjà travaillé avec Les Brigands, ayant réalisé voici près de dix ans la captation vidéo de l’une de leurs grandes réussites, Ta Bouche d’Yvain. Dans un décor spartiate de Thibaut Fack et des costumes sages d’Elisabeth de Sauverzac, sa mise en scène et sa direction d’acteurs, rehaussées de chorégraphies cocasses de Jean-Marc Hoolbecq, ne laissent s’installer aucun temps mort. Les musiciens n’occupent pas la petite fosse mais se déplacent en divers points de la scène (le piano droit, au besoin à cinq mains, se retrouve parfois en plein centre), leur chef précairement juché sur une caisse: concept proche du cabaret ou de la revue satirique qui sied parfaitement au caractère persifleur et insolent de l’ouvrage. Quelques idées aussi originales qu’efficaces, comme la chevauchée de Fritz suspendu à un fil, contribuent également à la joie du public.


Sous la houlette toujours aussi dynamique de son directeur musical, Christophe Grapperon, l’ensemble instrumental défend l’arrangement – fort habile, comme de coutume – de Thibault Perrine. Au fil des années, c’en est même à se demander si les musiciens n’assurent pas davantage la continuité de la troupe que les chanteurs: certains apports se sont certes remarquablement intégrés ces dernières années – tel Flannan Obé, ici impayable Puck – mais des figures «historiques» aussi importantes que Loïc Boissier, Gilles Bugeaud ou Christophe Crapez ont pris le large et Emmanuelle Goizé, seule demeurée fidèle sans discontinuer depuis les origines, est hélas cette fois-ci excessivement sous-employée en baron Grog.


Cela dit, les prestations vocales et théâtrales sont globalement loin d’être malhonnêtes, même si la présence des musiciens sur scène ne contribue pas à aider les chanteurs à passer la rampe et si l’intelligibilité du texte n’est pas toujours suffisamment travaillée. Isabelle Druet campe une duchesse qui tient davantage de Ciboulette que de l’aristocrate, mais lui prête une voix plaisamment charnue qui surmonte la plupart des difficultés de la partition. Les autres rôles principaux sont incarnés avec aplomb et conviction, qu’il s’agisse du Fritz hâbleur et séduisant de François Rougier, du Boum malotru et vulgaire d’Antoine Philippot, du Krak angélique et mutin de David Ghilardi ou du Paul mielleux et benêt d’Olivier Hernandez.


Le site de la compagnie «Les Brigands»
Le site de Flannan Obé



Simon Corley

 

 

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