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Emotion pure

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Morges (Théâtre de Beausorbe)
12/15/2013 -  et 17 novembre 2013 (Paris)
Frédéric Chopin : Nocturnes opus posthume n° 1, opus 9 n° 1 et n° 2, opus 15 n°2, opus 27 n° 2, opus 32 n° 1, opus 48 n° 1, opus 62 n° 1 et opus posthume n° 2

Elizabeth Sombart (piano), Jean-Marc Aymon (récitant)


E. Sombart (© Yunus Durukan)


Ancien élève de Sergiu Celibidache et de Hilde Langer-Rühl, Elizabeth Sombart est connue comme pianiste – les salles les plus prestigieuses, du Carnegie Hall à New York au Wigmore Hall à Londres, l’ont accueillie –, comme pédagogue, mais aussi pour son action humanitaire, la pianiste strasbourgeoise s’étant fixé comme tâche, à travers sa fondation Résonnance, établie en Suisse, d’apporter la musique classique à ceux qui en ont le plus besoin, comme dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons...


Mais ce soir, c’est dans une salle de spectacle qu’elle se produit, celle de Morges, sur les bords du lac Léman, après avoir donné il y a tout juste un mois le même concert, dédié au Nocturnes de Chopin, à la Salle Cortot à Paris. Jean-Marc Aymon, historien de la musique, l’accompagne et, après avoir décrypté, en guise d’introduction au concert, la vie du compositeur polonais, commente, entre deux morceaux, le contexte de la composition de ces Nocturnes, afin de mieux comprendre la création de ces œuvres.


Disons le d’emblée, c’est l’un des plus beaux récitals consacré à Frédéric Chopin que nous ayons entendu. Dans son approche pianistique, Elizabeth Sombart démontre une connaissance si entière de cette musique qu’elle retient le souffle du public; elle charge chacun des Nocturnes qu’elle a retenus d’une intériorité quasi religieuse, et d’un lyrisme si profond, qu’elle l’invite à la méditation plus encore qu’à l’écoute. Il se dégage de son jeu une sérénité fascinante qui vous emporte, et derrière sa simplicité apparente, il se cache une attention réfléchie et minutieuse: chaque pièce sonne ainsi comme une confidence de la pianiste elle-même, à l’instar de Chopin qui composa les Nocturnes tout au long de sa vie créatrice à titre de confession musicale. Et puis quel toucher! Des perles, du cristal, des notes qui envahissent l’auditoire, et un charme envoûtant qui le submerge. Sans se laisser aller à la mièvrerie, elle caresse son clavier avec une maîtrise incroyable, allant jusqu’à nous obliger à tendre l’oreille pour percevoir des notes susurrées, comme dans les deux opus posthumes, qui sont comme des méditations sur la fatalité irréversible du temps.


A juste titre, le public lui fait une ovation à l’issue du concert, et elle lui offre, en guise de bis, une composition de Liszt dédiée à la mémoire de Chopin, la Troisième Consolation, qu’elle interprète avec autant de tendresse que de retenue. Autant dire que c’est le cœur étreint que nous sortons du théâtre.


Le site de la fondation Résonnance



Emmanuel Andrieu

 

 

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