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Un divertissement un peu innocent juste avant Noël

Madrid
Teatro Real
12/02/2013 -  et 3, 4*, 6, 7, 8, 9, 11, 13, 14, 15, 17, 18, 20 décembre 2013
Gaetano Donizetti: L’elisir d’amore
Nino Machaidze (Adina), Celso Albelo (Nemorino), Fabio Maria Capitanucci (Belcore), Erwin Schrott (Dulcamara), Ruth Rosique (Gianetta)
Coro titular del Teatro Real (Coro Intermezzo), Andrés Máspero (chef de chœur), Orquesta titular del Teatro Real (Orquesta sinfónica de Madrid), Marc Piollet (direction musicale)
Damiano Michieletto (mise en scène), Paolo Fantin (décors), Silvia Aymonino (costumes), Alessandro Carletti (lumières), Xevi Dorca (chorégraphie)


N. Machaidze, C. Albelo (© Javier del Real/Teatro Real)


Ces représentations de L’Elixir d’amour viennent comme une sorte de divertissement entre deux mises en scènes ambitieuses de Peter Sellars: The Indian Queen et Tristan et Isolde, attendu avec impatience pour le mois de janvier. Cet Elixir fait l’objet d’une mise en scène déjà présentée à Valence il y a deux ans, en coproduction avec le Teatro Real.


Le divertissement est un des grand atouts de Donizetti en tant que compositeur buffo, et le niveau s’est quand même révélé acceptable, pas au niveau du Don Pasquale a vu il y a quelque mois, mais discret, comique parfois, bien chanté et dirigé, avec une mise en scène passable quoique prétendument imaginative.


L’action se déroule sur une plage où l’on fait toujours la fête, de telle sorte que tout est clair grâce au soleil pendant la première partie, et on peut choisir sept ou huit jeunes personnes qui ne chantent pas mais qui contribuent à l’agrément de la vision (pour ainsi dire) et faire chanter Nemorino tout le temps avec de petits shorts d’estivant. Nemorino est un homme du peuple, mais lui faire chanter la «furtiva lagrima» dans cet accoutrement...! Dulcamara est un dealer, et son élixir n’est pas du bordeaux, mais du white light dans des enveloppes transparentes. Bon enfant, quand même.


L’action, d’ailleurs, est identique à celle de Don Pasquale: cinq personnages solistes, mais cette fois-ci il y a un chœur qui agit, bouge, chante, intrigue tout le temps. Peut-être cette foule est-elle aussi adéquate pour un village que pour une plage. Mais l’option plage n’apporte pas grand-chose. Heureusement, et au contraire de beaucoup de productions contemporaines, elle n’est pas spécialement nuisible. Il faut forcer un peu les choses, pas trop. Et c’est tout. Agréable, un peu banal.


Et le chant? On est dans le belcanto tardif et on peut dire que la première distribution est d’un beau niveau. La Géorgienne Nino Machaidze, malgré sa jeunesse, a déjà une belle expérience belcantiste au sens large: Musetta, Juliette, Golda, Fiorilla (Il Turco)... Sa ligne est belle, délicate, mais aussi puissante, tout comme sa présence scénique; ses airs étaient attendus par le public, qui n’a pas été déçu, bien au contraire. Celso Albelo, Espagnol des Canaries, est un donizettien accompli: il l’a bien montré en Nemorino et sa «lagrima» a été bien applaudie. Fabio Maria Capitanucci fait son office en Belcore, malgré une certaine exagération – le rôle en demande parfois – et, malgré tout, une certaine grisaille. Erwin Schrott a une belle voix, mais aussi trop de confiance dans ses capacités histrioniques, et on ne comprend pas très bien son comique quand il siffle des notes d’ornement. Enfin, Ruth Rosique complète la distribution avec une voix très belle, bien placée, et une excellente prestation d’actrice. Une sensation de jeunesse domine toute la représentation: il n’a pas fallu forcer les choses, tout le monde est mignon, plus ou moins, tout le monde est jeune.


Marc Piollet a dirigé le tout en bon maestro attentif et inspiré. On se souvient bien de lui ici dans C(h)œurs, une des mises en scènes/chorégraphies le plus discutées de l’année dernière (voir ici).



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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