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La valeur n’attend pas le nombre des années

Paris
Salle Pleyel
11/29/2013 -  
Paul Dukas : L’Apprenti sorcier
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violon n° 3, opus 61
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Ravel)

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Lionel Bringuier (direction)


R. Capuçon (© Paolo Roversi)


Né en 1986, Lionel Bringuier remplacera David Zinman à la tête de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich à compter de la saison prochaine – une consécration, sans aucun doute. En attendant, il se produit ce vendredi soir à la Salle Pleyel avec l’Orchestre philharmonique de Radio France qu’il dirige régulièrement depuis 2008. Suite à sa victoire au Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon en 2005, ce jeune homme réalise, à même pas trente ans, un parcourt brillant. Il ne devrait pas se hâter : s’il ne remet pas en question le talent considérable de ce prodige, ce concert diffusé en direct sur France Musique, ArteLiveWeb et sur la Radio danoise prouve qu’il y a encore de la marge pour atteindre la perfection. La preuve dès le début : les musiciens affichent une forme excellente dans L’Apprenti sorcier (1897) de Dukas mais l’interprétation manque d’ivresse et échoue à surprendre, et même à émerveiller, à cause de tempi trop raisonnables.


Peu original mais bien composé, le programme se poursuit avec le Troisième Concerto pour violon (1880) de Saint-Saëns que l’ancien assistant d’Esa-Pekka Salonen à Los Angeles a récemment enregistré avec, justement, cet orchestre et Renaud Capuçon (voir ici). L’écoute sur le vif confirme l’excellente impression laissée par le disque: le violoniste enlève cette musique brillante avec chic et panache, sans manières ni effets de manche, en obtenant de son Guarneri del Gesù, qui a appartenu à Isaac Stern, une sonorité svelte et attrayante qui n’éprouve aucune difficulté à trouver un équilibre idéal avec un orchestre palpitant, vigilant et parfaitement ordonné. Le soliste remercie le public avec la «Danse des esprits bienheureux» d’Orphée et Eurydice de Gluck malheureusement expédiée et accusant même au début un léger souci d’intonation.


Les Tableaux d’une exposition (1874) dans l’orchestration de Ravel suscitent en revanche une impression mitigée. Lionel Bringuier personnalise soigneusement chaque pièce et parvient à les réunir dans un tout plutôt cohérent mais il néglige les détails au détriment de la puissance. Les pupitres s’équilibrent correctement mais les échanges pourraient s’effectuer plus nettement tandis que la définition reste perfectible. En outre, la dynamique paraît trop abrupte, ce qui conduit à des effets grossiers, notamment dans les «Promenades». La revue de détail de l’orchestre permet d’attribuer des bons points aux cuivres, en particulier à la trompette et au saxophone solistes, ainsi qu’aux cordes, souples et unies entre elles. Le public a droit en guise de bis à la reprise de «La Grande porte de Kiev» qui, décidément, produit toujours de l’effet.


Le site de Renaud Capuçon



Sébastien Foucart

 

 

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