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La fosse marque des points

Antwerp
Vlaamse Opera
11/05/2013 -  et 6, 7, 8, 9, 10*, 12, 13 (Antwerpen), 20, 22, 23, 24, 26 (Gent) novembre 2013
Giacomo Puccini: Tosca

Susanna Branchini/Olga Romanko* (Tosca), Misha Didyk/Najmiddin Mavlyanov* (Mario Cavaradossi), Valery Alexeev/Gregg Baker* (Scarpia), Andrew Greenan (Cesare Angelotti), Matteo Peirone*, Michael Kraus (Il Sagrestano), Christopher Lemmings (Spoletta), Thierry Vallier (Sciarrone), Thomas Mürk (Carceriere), Jonathan van der Beek/Karel Vermylen/Seppe Bossuyt (Pastore)
Koor van de Vlaamse Opera, Yannis Pouspourikas (chef du chœur), Symfonisch orkest van de Vlaamse Opera, Maurizio Barbacini (direction musicale)
Frans Willem de Haas (mise en scène, scénographie), Glen D’haenens (lumières)


(© Annemie Augustijns)


De la part du Vlaamse Opera, cette nouvelle production de Tosca (1900) étonne par sa retenue. Le programme précise d’ailleurs qu’il s’agit d’une représentation semi scénique : il y a bien un dispositif, qui enveloppe l’action dans l’atmosphère des films noirs des années 1950, mais il ne présente rien d’original ni de compliqué à manœuvrer. Du mobilier, des objets et des costumes d’époque, ainsi qu’un écran de cinéma renversé à l’arrière-plan, suffisent à Frans Willem de Haas pour mettre en scène l’opéra de Puccini. L’intérêt de ce dépouillement n’apparaît pas clairement, à moins que la maison ne souhaite effectuer quelques économies, mais, en tout cas, cette scénographie d’une grande simplicité apaise les esprits après le Tristan sinistre et crasseux de Stef Lernous en ce début de saison.


Visuellement cohérente, cette Tosca manque néanmoins de relief à cause d’une direction d’acteurs certes soignée mais peu persuasive et qui atténue la dimension psychologique et religieuse de Tosca qui ne ressemble pas à la grande dame que chacun attend. La relation amoureuse avec son bien-aimé peine à convaincre et la confrontation triangulaire avec Scarpia au deuxième acte manque de tension. Toutefois, l’idée d’exécuter Mario seul avec Tosca en retrait sur un plateau dénudé mérite d’être saluée. L’héroïne ne se suicide pas en tombant d’une tour mais elle avance lentement face aux spectateurs avant que les lumières s’éteignent, ce qui évite ainsi une fin trop prévisible.


Le Vlaamse Opera propose une double distribution pour les trois rôles principaux. Olga Romanko incarne une Tosca pauvre de timbre, à l’émission pas toujours parfaite, aux phrasés peu subtils – malmené, son «Vissi d’arte» peine à émouvoir. Najmiddin Mavlyanov possède une jolie voix bien posée, peaufine la ligne vocale sans atteindre l’idéal, chante Mario avec habilité mais sans aura. Le solide Scarpia de Gregg Baker impressionne grâce au volume et à la beauté de sa voix mais on retient surtout l’acteur, talentueux, plus que le chanteur, insuffisamment racé. Andrew Greenan, Christopher Lemmings et Matteo Peirone apportent quant à eux un soin particulier à leur personnage, respectivement Angelotti, Spoletta et Sacristain.


L’Orchestre symphonique de l’Opéra flamand affiche une plénitude, une cohésion et une précision dont il n’est pas toujours coutumier. Grâce à la direction soutenue de Maurizio Barbacini, qui révèle toute la modernité et la force dramatique de la partition, les musiciens déploient une pâte à la fois somptueuse et transparente. Si le plateau perd des points, la fosse en gagne.



Sébastien Foucart

 

 

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