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Le centenaire Britten à Buenos Aires Buenos Aires Teatro Colón 09/24/2013 - et 27, 29 septembre, 1er octobre 2013 Benjamin Britten : War Requiem, opus 66
Tamara Wilson (soprano), Enrique Folger (ténor), Victor Torres (baryton)
Coro Estable del Teatro Colón, Coro de Niños del Teatro Colón, Orquesta Estable del Teatro Colón, Guillermo Scarabino (direction)
T. Wilson
Au Teatro Colón, on célèbre aussi le centenaire de la naissance de Benjamin Britten. Le manifeste pacifiste qu’est le Requiem de guerre, d’ailleurs, a-t-il aujourd’hui perdu de son actualité ? Triple anniversaire à vrai dire : voilà bientôt cent ans qu’éclatait la Grande Guerre, dont la dernière année fut fatale au jeune poète Wilfred Owen, mort au combat à 25 ans, huit jours avant l’armistice. A la tête de l’orchestre et du chœur de la maison, Guillermo Scarabino, loin de transformer l’œuvre en grande fresque apocalyptique, opte pour une approche à la fois sombre et concentrée, parfois presque chambriste, mettant plutôt l’accent sur son humanité poignante. C’est, plus que la dénonciation, la ferveur qui marque cette interprétation. Dès le « Kyrie », le chœur témoigne d’une grande homogénéité, avec de très beaux pianissimi. On regrette seulement, parmi les trois solistes, que le ténor chante sa partie comme un rôle d’opéra où l’on serait peu regardant sur le style. Déjà entendu en France à plusieurs reprises, Victor Torres donne au contraire une leçon de tenue vocale et de noblesse, très impressionnant dans un « Agnus Dei » halluciné. La partie de soprano confirme le talent de Tamara Wilson, belle voix de spinto, longue et timbrée, à la ligne sûre : après sa Leonora du Trouvère, on sera heureux de la retrouver à Toulouse, en mai, en Lucrezia des Due Foscari.
Didier van Moere
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