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La Venise baroque dans la Cité des Papes

Avignon
Opéra-Théâtre
09/27/2013 -  et 28 février (Friedrichshafen), 1er, 2 (München), 20 (Genève) mars, 22 juin (Froville), 21 (Beaune), 23 (Montpellier) juillet, 29 septembre (Saint-Pétersbourg) 2013
Antonio Vivaldi: Concertos pour violon en do majeur, RV 181a, et en mi mineur, RV 277 «Il Favorito» – Argippo, RV 697: «A piedi miei svenato» – L’odio vinto dalla costanza, RV 706: «Anche in mezzo aperigliosa» – La verità in cimento, RV 739: «Mi vuoi tradir»
Tomaso Albinoni: Il nascimento dell’Aurora: «Pianta bella, pianta amta»
Antonio Caldara: Adriano in Siria: «Barbaro, non comprendo»
Giuseppe Antonio Brescianello: Sinfonia en fa majeur, opus 1 n° 5
Francesco Gasparini: La fedeltà tradita: «Dolce mio ben»
Baldassare Galuppi: Concerto a quattro en sol majeur
Geminiano Giacomelli: La Merope: «Sposa non mi conosci»
Giovanni Porta: La costanza combatutta in amore: «Mormorando quelle fronde»

Max Emanuel Cencic (contre-ténor)
Il Pomo d’Oro, Riccardo Minasi (direction)


M. E. Cencic (© Julian Laidig)


Après Paris et Lyon en février dernier, puis les festivals de Beaune et de Radio France et Montpellier cet été, le très médiatique contre-ténor Max Emanuel Cencic est venu terminer à l’Opéra-Théâtre d’Avignon la tournée promotionnelle (française) de son dernier album intitulé «Venezia», dans le cadre du festival de musique ancienne Avignon-Vaucluse. Le programme du concert, qui correspond quasi à l’air près à celui de l’enregistrement paru en février 2013, rend hommage à la Venise de la première moitié du XVIIIe siècle, à travers des œuvres de Vivaldi bien sûr, mais également de ses nombreux contemporains et rivaux, les moins connus Giacomelli, Gasparini, Galuppi ou Brescianello.


Le concert débute, après l’inévitable mise en bouche instrumentale (un concerto de Vivaldi), avec une aria très mélancolique, «Pianta bella, pianta amata», de Tomaso Albinoni, dans laquelle le chanteur austro-croate nous gratifie de sa superbe ligne vocale, et de son art délicat de l’ornementation. Dans l’air de Caldara qui suit, «Barbaro, non comprendo», extrait de son opéra Adriano in Siria, Cencic déploie avec aisance un chant d’une grande pureté, dont il maîtrise les vocalises avec une virtuosité répondant à celle de l’orchestre – l’excellent Il Pomo d’oro, dirigé par le violoniste italien Riccardo Minasi. Durant les intermèdes instrumentaux, essentiellement des concerti de Vivaldi et de Galuppi, on aura pu apprécier la rigueur et la couleur orchestrale exempte de toute verdeur de cet ensemble baroque peu connu en France. La première partie se conclut avec l’air vengeur «Mi vuoi tradir», tiré de La verità in cimento de Vivaldi, empli d’une démonstration véhémente, dans lequel l’artiste gratifie l’auditoire de sa voix corsée, riche et cuivrée, ainsi que d’un registre grave que nous ne lui connaissions pas.


En seconde partie de soirée, après le plaintif et bucolique «Mormorando quelle fronde», extrait de Costanza combatutta in amore de Giovanni Porta, Cencic délivre le plus bel air de la soirée, le bouleversant lamento «Sposa, non mi conosci», tiré du Merope de Geminiano Giacomelli. Le contre-ténor cultive ici une langueur étale, jouant la carte de la sensualité, parfois mélancolique, parfois tragique, avec des notes tenues et des messe di voce qui font fondre les cœurs. Les deux airs qu’il entonne ensuite sont tirés d’opéras de Vivaldi (Argippo et L’odio vinto dalla costanza), et constituent chacun un vrai tour de force vocal, qui témoigne d’une forte influence napolitaine. Le second, «Anche in mezzo aperigliosa», n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’air de tempête «Vo solcando un mar crudel» dans l’Artaserse de Vinci, opéra ressuscité avec un formidable succès par Cencic à l’Opéra de Nancy la saison passée – l’air était alors dévolu à l’éblouissant contre-ténor argentin Franco Fagioli (voir ici). A la demande d’un public conquis, il offre en bis le très émouvant «Anche un misero arbocello», extrait du Nitocri de Giuseppe Sellitto.


Enfin, avertissons le lecteur des deux prochains rendez-vous du festival: il accueillera les fameux King’s Singers le 20 octobre dans la superbe chapelle de l’Oratoire puis, le 17 décembre, le magnifique duo formé par Amandine Beyer (violon) et Pierre Hantaï (clavecin), dans la non moins charmante église Saint-Agricol.



Emmanuel Andrieu

 

 

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