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Stylisation et vidéos

Marseille
Opéra
09/21/2013 -  et 24, 27, 29* septembre, 1er, 3 octobre 2013
Giuseppe Verdi : Aida

Michele Capalbo (Aïda), Radamès (Gustavo Porta), Sonia Ganassi (Amneris), Marco Di Felice (Amonasro), Luiz-Ottavio Faria (Ramfis), Ludivine Gombert (La Grande Prêtresse), Philippe Kahn (Le Roi d’Egypte), Wilfried Tissot (Un messager)
Chœur de l’Opéra de Marseille, Pierre Iodice (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra de Marseille, Fabrizio Maria Carminati (direction)
Charles Roubaud (mise en scène), Jean-Christophe Mast (assistant à la mise en scène), Emmanuelle Favre (décors), Katia Duflot (costumes), Philippe Groperrin (lumières), Laurent Fanon (chorégraphies)


(© Christian Dresse)


D’abord conçue pour les Chorégies d’Orange en 2006, cette production d’Aïda, signée par l’homme de théâtre marseillais Charles Roubaud, avait ensuite était transposée sur la scène phocéenne en 2008, avec les quelques modifications nécessaires dues au changement radical de lieu. Pour cette reprise cinq années plus tard, Roubaud et sa fidèle scénographe Emmanuelle Favre ont revu quelques points de détail, mais le parti pris – celui d’une stylisation à l’extrême via l’utilisation de projections vidéo – reste le même. Aucun accessoire ne vient en effet encombrer le plateau pendant les quatre actes, et les seules images qui viendront s’imprimer sur notre rétine seront celles projetées contre un grand écran en fond de scène. On retiendra en particulier celle du tableau final, qui montre les parois du tombeau dans lequel les amants sont enfermés coulisser inexorablement, pour disparaître in extremis et laisser les deux héros enlacés devant une magnifique nuit étoilée, tandis qu’Amneris se profile à l’arrière-plan.


Remplaçant Elena Prankatova initialement annoncée, la soprano canadienne Michele Capalbo assume le rôle-titre avec une certaine efficacité, mais son timbre banal et la carence d’émotion qui l’accompagne sont un handicap, malgré quelques beaux piani aigus. Appelé lui en dernière minute pour remplacer Zoran Todorovitch, le ténor argentin Gustavo Porta campe un Radamès tout en muscles, mais qui, après un «Se quel guerrieri fossi» à la limite de la justesse et claironné, fait valoir une belle morbidezza, notamment dans le duo final.


Si elle campe une Amneris d’une belle prestance physique, Sonia Ganassi n’a plus la projection et l’impérieuse diction qu’on lui a connues: ce handicap retire au chant de la princesse égyptienne l’incisivité exigée par le rôle. L’Amonasro de Marco Di Felice domine le plateau avec un chant sonore mais non dépourvu de nuances, une émission franche et un timbre sain. Le contraire de la basse française Philippe Kahn (Le Roi d’Egypte), qui n’offre désormais plus qu’une voix usée, un style débraillé et une émission discutable. Solide, en revanche, s’avère le Ramfis de la basse brésilienne Luiz-Ottavio Faria, qui phrase avec beaucoup d’autorité. Enfin, saluons l’impeccable Grande Prêtresse de Ludivine Gombert, au registre aigu sûr et lumineux, ainsi que Wilfried Tissot qui, dans le rôle du Messager, séduit avec sa voix claire et bien projetée.


En parfaite osmose avec le metteur en scène, le chef italien Fabrizio Maria Carminati retrouve d’emblée l’intimisme tant recherché par Verdi au Caire, lors de la création de l’ouvrage, et se laisse aller à la grandiloquence uniquement dans le tableau du triomphe, à la tête d’un Orchestre et d’un Chœur de l’Opéra de Marseille très disciplinés ce soir, malgré quelques soli parfois en décalage.



Emmanuel Andrieu

 

 

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