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Et pour les grands ? Vienna Volksoper 12/14/2000 - et les 23,25 Décembre 2000 Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
Foula Dimitriadis (Gertrud), Annely Peebo (Hänsel), Birgid Steinberger (Gretel), Bruce Brown (Peter), Adolf Dallapozza (Die Knusperhexe)Elisabeth Starzinger (Sandmännchen),Claudia Guarin (Taumännchen), Toni Businger (costumes et décors), Karl Dönch (mise en scène) Choeur et orchestre du Volksoper, Alfred Eschwé (direction) Les petits enfants, et ils étaient bien entendu nombreux dans la salle, se sont vraisemblablement régalés : les décors sortaient tout droit d’un livre de contes et l’apparition de la sorcière était vraiment effrayante. En tout cela, l’esprit du livret fut respecté à la lettre. Avec des yeux d’adulte et des oreilles de mélomane, le jugement est plus partagé : la plupart des personnages paraissent surjoués et l’orchestre manque souvent de précision. Adolf Dallapozza en exagérant en permanence le timbre acerbe de la sorcière perd de son impact et finit par lasser. Dans le premier tableau, on est agacé par l’agitation excessive des enfants qui, à force de manifester leur joie en bondissant et en courant à travers la scène, finissent hors d’haleine et plus proches de l’hystérie que d’un bonheur véritable. Le revirement qui se produit dans la forêt n’en est que plus inattendu : Hänsel et Gretel deviennent subitement graves, leurs accents se font plus sincères. Les timbres, jusque là un peu forcées, prennent du corps sans rien perdre de leur juvénilité. Les parents forment un couple sympathique et plutôt drôle – le père surtout, qui parvient à mettre plus de finesse dans son rôle que les autres. Les voix sont belles même si les chanteurs s’autorisent par moment plus de rubato qu’il ne serait nécessaire. L’orchestre pose plus de problèmes : les cordes sont anémiques, et les cuivres tellement boursouflés (et en général pas très justes non plus) qu’on a l’impression de passer la représentation avec un pupitre de trompettes sur les genoux. Difficile dans ces conditions de se rendre compte de la filiation wagnérienne et des qualités de la musique d’Humperdinck. Le spectacle reste quand même prenant, valant surtout par ses décors ; mais en ne s’adressant qu’aux enfants, beaucoup de subtilités sont laissées en reste. Dimitri Finker
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