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Un Nabucco de soixante-douze ans... du soleil plein la voix

Verona
Arènes
06/15/2013 -  et 21, 29 juin, 4, 11, 25 juillet, 1er, 4, 11, 14, 18*, 21 août, 5 septembre 2013
Giuseppe Verdi : Nabucco

Ambrogio Maestri/Plácido Domingo*/Marco Vratogna/Ivan Inverardi (Nabucco), Stefano Secco/Lorenzo Decaro/Giorgio Berrugi*/Cristian Ricci (Ismaele), Carlo Colombara/Vitalij Kowaljow/Konstantin Gorny/Raymond Aceto* (Zaccaria), Tatiana Melnychenko/Tiziana Caruso/Lucrecia Garcia/Amarilli Nizza* (Abigaille), Anna Malavasi/Sanja Anastasia/Rossana Rinaldi/Geraldine Chauvet* (Fenena), Francesco Palmieri/Abramo Rosalen/Gianluca Breda* (Grand prêtre), Luca Casalin/Carlo Bosi/Cristiano Olivieri* (Abdallo), Maria Letizia Grosselli/Francesca Micarelli* (Anna)
Orchestre et Chœur des Arènes de Vérone, Julian Kovatchev (direction)
Gianfranco de Bosio (mise en scène), Rinaldo Olivieri (costumes et décors)


(© Foto Ennevi)


On ne présente plus le festival de Vérone – l’un des plus populaires au monde –, fondé en 1913 dans le cadre spectaculaire de l’amphithéâtre romain pour célébrer le centenaire de Verdi... qui aurait eu deux cents cette année. Sous la lune éclatante et la chaleur douce de la nuit, on se fait très tolérant sur l’acoustique désordonnée et étroite des Arènes comme sur l’attention inégale d’un public nombreux et bon enfant, mêlant passionnés et néophytes, agitant avec un bonheur véritable nombre de bougies en tribunes et avec un réel préjudice (sonore comme visuel) divers appareils électroniques.


Que des applaudissements ponctuent chaque numéro de la partition n’est pas problématique, que le «Va pensiero» (bissé par un chœur de fort bon niveau) soit interrompu avant l’évanouissement de la dernière note est plus fâcheux. Au rang des désagréments, on signalera également un orchestre routinier et à la sonorité métallique – malgré la battue enthousiaste de Julian Kovatchev. La mise en scène de Gianfranco di Bosio joue efficacement de la configuration comme de la dimension des lieux, fidèle au livret comme aux prescriptions scéniques, osant la tour de Babel... et sa destruction terminale.


Malgré les problèmes pulmonaires qui l’ont conduit à annuler ses engagements récents et à peine sorti de l’hôpital, Plácido Domingo est bel et bien présent pour le centenaire du festival, au cours duquel il apparaît tout à la fois comme chef d’orchestre, chanteur et directeur artistique honoraire. La représentation du 18 août a permis de l’entendre chanter le rôle-titre de Nabucco avec une voix exceptionnellement bien préservée, d’un héroïsme expérimenté, d’un professionnalisme confondant, ensoleillée de bout en bout – y compris dans le duo avec Abigaille à l’acte III et dans le pathétisme de l’acte IV. Un art du bel canto salué par des applaudissements à la mesure de la longévité de ce «phénomène» lyrique hors du commun.


Le reste de la distribution est de bonne tenue. L’Abigaille d’Amarilli Nizza fait preuve de panache (malgré un vibrato plutôt envahissant), tandis que le Zaccaria de Raymond Aceto démontre une grande sensibilité à l’acte II et même de l’émotion (nonobstant une voix au timbre parfois anonyme). La pureté et le charme de la voix de Géraldine Chauvet en Fenena se situent aux antipodes de l’inexistence (vocale comme scénique) de l’Ismaele de Giorgio Berrugi – assez inaudible dans l’immensité des Arènes: quel contraste avec la jeunesse de la voix de Domingo... pourtant entrée dans sa soixante-treizième année!


Le site des Arènes de Vérone



Gilles d’Heyres

 

 

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