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Musiques raréfiées

Paris
Radio France
12/15/2000 -  
Josef Haydn : Symphonie n° 45 « Les Adieux »
John Adams : Shaker loops
Arvo Pärt : Te Deum

Chœur de Radio-France, Michel Tranchant (chef de chœur)
Maîtrise de Radio-France, Toni Ramon (chef de chœur)
Orchestre philharmonique de Radio France, Marc Minkowski (direction)

L’année dernière à la même époque, Marc Minkowski devait faire ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dans un programme Haydn, Glass et Poulenc, mais un mouvement social en avait décidé autrement… La seconde tentative fut la bonne, l’esprit du programme retenu pour ce concert restant le même, à savoir confronter passé et présent et découvrir Minkowski dans un répertoire a priori inattendu, tant on enferme à notre époque les artistes dans des chapelles étanches. Fort opportunément, Radio France démolit joyeusement ces murs de Berlin musicaux, Christopher Hogwood, régulièrement invité, en étant un autre exemple (voir ici).


Au-delà de ce dialogue entre le classicisme et l’époque contemporaine, ce concert proposait une réflexion sur la raréfaction des moyens musicaux : concentration des idées et jeu sur le nombre des musiciens chez Haydn, prolifération autour d’un principe simple chez Adams, absence volontaire de recherche chez Pärt.


Etrange idée, sans doute, que de commencer par… la Symphonie « Les Adieux ». Non moins étrange, c’est peut-être dans cette partition que Minkowski convaincra le moins. Son interprétation présente les caractéristiques, sinon les spécificités, de l’approche "historicisante" (respect systématique des reprises, tempi généralement vifs, articulation très soignée, peu de vibrato, clavecin dans l’orchestre…), mais peine à assurer l’équilibre entre les pupitres dans les passages forte et à trouver le ton juste dans le premier adagio. Néanmoins, l’intensité rageuse est au rendez-vous dans l’allegro assai et la mélancolie dans le fameux adagio final, qui voit les musiciens quitter la scène l’un après l’autre, laissant la musique s’éteindre avec deux violons.


John Adams, dont l’oratorio-opéra El Niño, La Nativité connaissait au même moment sa création mondiale au Châtelet (voir ici), est décidément à l’honneur à Paris depuis le début de la saison. Dans Shaker loops (1977), donné dans sa version pour orchestre à cordes, le compositeur américain fait preuve, comme à son habitude, d’un "minimalisme" fort peu radical : si le caractère hypnotique demeure essentiel, c’est sans exclure pour autant l’importance du rythme et même de la mélodie. Non sans succès, Minkowski pousse les vingt-et-une cordes dans leurs derniers retranchements.


En réalité, le Te Deum d’Arvo Pärt pour chœur mixte, chœur d’hommes, chœur d’enfants, piano préparé, cordes et bande (1984) pourrait bien davantage prétendre à la qualification de "minimalisme". Entre Symphonie de psaumes et Carmina burana, on peut se contenter d’y entendre une longue plage en , tantôt mineur, tantôt majeur, sans autre modulation. Heureusement, Minkowski va au-delà des notes et fait ressortir la ferveur et l’expression, servies par les excellentes forces chorales de Radio France.




Simon Corley

 

 

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