About us / Contact

The Classical Music Network

Saint-Céré

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

En voiture pour Castelnau!

Saint-Céré
Prudhomat (Château de Castelnau)
08/07/2013 -  et 12*, 14 août (Saint-Céré), 7, 8 décembre (Saint-Michel-sur-Orge) 2013, 7 (Massy), 9 (Brive), 23, 24 (Marciac), 25 (Perpignan) février 2014
Kurt Weill : Un train pour Johannesburg
Jean-Loup Pagésy (Stephen Kumalo), Eric Vignau (Leader), Anandha Seethanen (Irina, Mme Mkise), Dalila Khatir (Linda, Grace Kumalo), Joël O’Cangha (Absalon Kumalo, William), Christophe Lacassagne (James Jarvis, Le contremaître), Josselin Michalon (Johannes Paroufi, John Kumalo), Alexandre Charlet (Arthur Jarvis, Eland, Juge), Geraude Ayeva Derman (Nita, Rosa, La domestique, Danseuse), Sonia Fakhir (Sutty, Hlabeni), Mathias Labelle (Edward Jarvis, Burton, Danseur), Yassine Benameur (Matthew Kumalo, Paulus), Timoté Pagésy (Alex)
Ensemble instrumental d’Opéra éclaté, Dominique Trottein (clavier et direction musicale)
Olivier Desbordes (mise en scène), Patrice Gouron (scénographie, lumières), Jean-Michel Angays (costumes)




Du 1er au 17 août, la trente-troisième édition du festival de Saint-Céré propose dans la cité quercynoise, les châteaux alentours (Castelnau-Bretenoux, Montal) et les communes du Lot (Bretenoux, Cahors, Carennac, Castelfranc, Catus, Labastide Marnhac) ainsi que de la Corrèze voisine (Beaulieu-sur-Dordogne, Curemonte, Tulle) une programmation portant clairement la marque de son fondateur et directeur artistique, Olivier Desbordes, soucieux à la fois de maintenir un haut niveau d’exigence créative, de s’ouvrir au monde et d’atteindre tous les publics. Les concerts «classiques», à tous les sens du terme (Boccherini/Vivaldi, Mozart/Beethoven, Haydn, Beethoven), coexistent donc harmonieusement avec des spectacles d’une grande diversité: «Résistencia» (de l’Occitanie moyenâgeuse à la Palestine contemporaine), un hommage à Piaf (avec trois chanteurs et sept musiciens), des «Airs de liberté» pour violon oriental et accordéon et le «Chant de la terre» de Séverac et Mompou «jazzifié» pour saxophone et piano.


Mais les spectacles lyriques constituent toujours le cœur de la manifestation: une nouvelle production de Don Giovanni et deux reprises, la désopilante Belle de Cadix de 2010 et Lost in the Stars de 2012. La «tragédie musicale» de Weill revient toutefois sous un autre titre, Un train pour Johannesburg, lui aussi emprunté à l’un des numéros les plus célèbres de l’ouvrage – sur la suggestion des ayants droit, «pour mieux revendiquer la version française» – et prend du galon, puisqu’elle passe du Théâtre de l’Usine – au demeurant fermé dans la perspective d’importants travaux qui devraient débuter dans les prochaines semaines – au château de Castelnau: promotion méritée suite au succès rencontré l’an passé par ce pari audacieux consistant à faire découvrir l’une de ces œuvres mal connues de l’exil américain du compositeur allemand.


Parfaitement adapté au cadre de l’Usine, le spectacle supporte sans véritable dommage le déplacement vers les prestigieuses hauteurs de Castelnau – certaines voix tendent cependant à se «perdre dans les étoiles» du plein air. Si la soirée dure une dizaine de minutes de moins, les aménagements apportés n’en paraissent pas moins mineurs, le principal semblant être l’incarnation du neveu du pasteur – en l’occurrence par la toute jeune fille du détenteur du rôle principal, Jean-Loup Pagésy. Autour de lui et du «leader» Eric Vignau, les chanteurs, comédiens et danseurs jouent tous plusieurs rôles, avec la même aisance: pas le moindre changement dans la distribution, au demeurant, si ce n’est qu’au lieu de Gaspard Brécourt, c’est Dominique Trottein qui, depuis son clavier, dirige l’ensemble instrumental de dix musiciens. La scénographie de Patrice Gouron, si spartiate soit-elle dans le cadre métallique qui surmonte le plateau, demeure toujours aussi efficace, soutenue par le rôle essentiel des lumières, la nature de l’éclairage – simple ampoule, néon, abat-jour, boule à facettes... – suffisant à définir le lieu des scènes successives. La mise en scène d’Olivier Desbordes frappe fort tout en naviguant habilement entre les écueils du mélodrame, du manifeste et des bons sentiments, comme la musique de Weill, qui, sans s’être affadie au contact de Broadway, conserve quelque chose de la distance corrosive du Berlin de l’entre-deux-guerres.


La tournée, entamée la saison dernière, se prolonge en 2013-2014 dans le sud-ouest et en région parisienne, offrant encore quelques occasions de ne pas rater cette production exemplaire.


Le site du festival de Saint-Céré
Le site de la Fondation Kurt Weill pour la musique
Le site d’Anandha Seethanen
Le site de Christophe Lacassagne



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com