About us / Contact

The Classical Music Network

Roma

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une grande Tosca dans un cadre unique

Roma
Thermes de Caracalla
08/01/2013 -  et 3, 4, 6 août 2013
Giacomo Puccini : Tosca
Martina Serafin (Tosca), Alfred Kim (Mario Cavaradossi), Claudio Sgura (Scarpia), Alessandro Guerzoni (Angelotti), Paolo Maria Orecchia (Sagrestano), Antonello Ceron (Spoletta), Francesco Verna (Sciarrone)
Orchestra e coro dell Teatro dell’opera, Renato Palumbo (direction)
Pier Luigi Pizzi (mise en scène)


Hormis le Nabucco du 23 juillet, dont nous avons parlé, la saison d'été de l'Opéra de Rome se déroule en plein air aux thermes de Caracalla dont les grandioses ruines créent une atmosphère unique. Il a déjà été présenté un spectacle sur le chef Carlos Kleiber, de la danse autour de Roland Petit et Roberto Bolle, un concert d'Ennio Morricone, ainsi qu'un orchestre de jeunes, en attendant donc cette Tosca puis une autre soirée demain comprenant le Cavalleria rusticana sur laquelle nous reviendrons (toutes les infos sur operaroma.it).


Déception notable d'entrée de jeu, et véritable surprise : les voix et l'orchestre sont sonorisés, même pas amplifiés, non, tout passe par des haut-parleurs disposés sur les côtés de la scène ! Voilà qui n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, du niveau des grands festivals européens. C'est d'autant moins compréhensible que l'espace n'est pas si grand que ça, on peut estimer qu'il y a une trentaine de mètres entre le premier et le dernier rang, le son naturel pourrait aisément passer. Adieu donc les subtilités de l'orchestre que nous avions entendues avec Muti, tout comme celles des chanteurs, dont on sera dans l'impossibilité de juger de la capacité de projection. C'est vraiment dommage et on espère à l'avenir une suppression de ce dispositif.


Pour le reste, on n'a que des félicitations à adresser à cette nouvelle production. La distribution n'appelle aucune critique et réunit des valeurs confirmées du circuit lyrique international. Martina Serafin, née à Vienne, incarne une Tosca lyrique, au timbre chaleureux et à l'aise sur tout le registre (on a pu l'entendre dans ce rôle à Bastille en 2012 et en Sieglinde cette année). Le Coréen Alfred Kim campe un Mario Cavaradossi très crédible, avec une voix qui s'impose mais ne force jamais (il faisait Mao dans Nixon in China au Châtelet en 2012). Claudio Sgura est parfait en Scarpia, le timbre est noir, le ton implacable, mais la subtilité n'est pas mise de côté. Renato Palumbo, un chef reconnu internationalement dans le répertoire italien, n'en rajoute jamais et est attentif aux chanteurs, du solide.


La mise en scène de Pier Luigi Pizzi est claire et efficace, et d'une beauté plastique évidente. Les décors d'un blanc pur sont constitués du dôme d'une basilique, de deux portes qui permettront les entrées et sorties des personnages, avec la pietà de Michel-Ange de la basilique Saint Pierre lors du premier acte (l'action se passe à Rome), et une table et deux chandeliers pour le deuxième, bien sûr, ainsi que des bustes. Le dôme se fendra en deux lors du suicide de Tosca, une image frappante. Le reste est le noir de la nuit, ou les ruines éclairées des thermes. Superbe. Réussir une Tosca, un opéra dont on connaît tant de grandes versions, n'est pas aisé, l'Opéra de Rome y réussit brillamment, hormis le problème de l'amplification donc.



Philippe Herlin

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com