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Amateur?!

Annecy
Eglise Notre-Dame-de-Liesse
07/31/2013 -  
Gioacchino Rossini: L’Italiana in Algieri: Ouverture
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, opus 61
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9 «Z nového sveta», opus 95, B. 178

Tamsin Waley-Cohen (violon)
Cheltenham Symphony Orchestra, David Curtis (direction)




Le festival Musique et nature en Bauges nous a offert en 2010 un récital de violon solo avec Hélène Schmitt et en 2012 un quatuor à cordes avec les Prazák. Cette année, c’est un concert symphonique avec l’Orchestre symphonique de Cheltenham, ville jumelée à Annecy, qui a la particularité d’être formé d’un mélange de musiciens professionnels et d’amateurs de haut niveau. Du moins c’est l’ordre suivi par ma fréquentation du festival. On aborde le concert avec indulgence, surtout qu’on vient de faire le tour du lac en bateau et de s’offrir une bonne bière dans un café du bord du Thiou par un temps radieux. Encore plus d’indulgence devant la réverbération, mal fréquent des églises et autres basiliques.


La Symphonie «Du nouveau monde» de Dvorák est toujours agréable à entendre, même si on la connaît par cœur et si on l’a entendue des centaines de fois. Le chant du deuxième mouvement et la jubilation du quatrième sont communicatifs, irrésistibles. Malgré quelques faiblesses, surtout du côté des cuivres, on apprécie l’enthousiasme de l’orchestre et de son chef. On se laisse emporter et on est content d’être là. Fallait-il vouloir faire plaisir au public et offrir en encore le «Nimrod» des Variations «Enigma» d’Elgar? Je ne le crois pas, car on y perd la jubilation du quatrième mouvement dont j’ai parlé. Dvorák termine sa symphonie par un diminuendo, il ne faut pas en faire plus.


Je reviens en arrière, à la première partie du concert, qui nous réserve une surprise de taille. Tamsin Waley-Cohen, elle, n’est pas une amatrice. Jouant un Stradivarius ex-Fenyves (que j’ai connu) de 1721, elle est une vraie professionnelle, qui a surpris et enchanté par son parti pris de lenteur dans le Concerto de Beethoven. On connaît mieux la musicalité d’un musicien quand il joue un morceau lentement. Va-t-il tenir la gageure de rester passionnant? (On devrait introduire la lenteur comme un élément des concours). Tamsin est tout à fait convaincante et nous fait même découvrir des plaisirs que nous ne connaissions pas. Etonnant. Qui plus est, pour l’encore, la sempiternelle Sarabande de la Deuxième Partita de Bach, elle nous fait oublier notre résistance. Là aussi du nouveau. Bravo!


La fidélité à ce très riche festival des Bauges est payante. Imaginez-vous que cet été, en plus du concert auquel j’ai assisté, il y a le Trio Wanderer, le Chœur du New College d’Oxford, le Quatuor Prazák, Jordi Savall avec l’ensemble Hespérion XXI autour du thème de La Folia, le Concerto Köln, Pascal Amoyel, qui est le seul à nous rappeler le bicentenaire de la naissance de Charles-Valentin Alkan (voir ici), et d’autres qu’il serait trop long de citer.


Rendez-vous est pris pour 2014 avec la garantie de la vie et de la santé que Dieu nous accordera d’ici là.


Le site de Musique et nature en Bauges
Le site de Tamsin Waley-Cohen
Le site de David Curtis
Le site de l’Orchestre symphonique de Cheltenham



Benjamin Duvshani

 

 

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