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Qu’à cela ne tienne

La Roque
Parc du château de Florans
07/29/2013 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23 – Symphonie n° 5, opus 64

Boris Berezovsky (piano)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Kazuki Yamada (direction)


B. Berezovsky (© Warner Classics)


Après Pierre-Laurent Aimard dans Mozart la veille, voici Boris Berezovsky dans Tchaïkovski: à La Roque d’Anthéron, la richesse et la diversité de la programmation sont souvent synonymes de grand écart stylistique. Le pianiste russe, qui a non seulement remplacé Evgueni Kissin pour le concert inaugural de musique de chambre mais se produit par ailleurs en récital le 1er août, demeure l’un des piliers du festival et l’un des favoris du public. Polo rose clair et complet blanc, il survole le Premier Concerto (1875) et n’en fait qu’une bouchée, mais avec lui, «survol» ne doit évidemment pas être entendu comme une approche superficielle: c’est simplement une aisance absolue qui lui permet de se jouer de toutes les difficultés et de se projeter ainsi au-delà des seules contraintes digitales – après le premier mouvement, ce n’est pas le soliste qui s’éponge, mais le chef.


Sa supériorité technique et sa connaissance de la partition ne lui servent jamais à passer en force, à jouer les gros bras ou à faire du tape-à-l’œil: il semble au contraire prendre plaisir à s’amuser avec les nuances dynamiques, plus volontiers piano que forte, restituant à cette œuvre rabâchée une subtilité bienvenue et faisant ainsi entendre certaines de ses sources d’inspiration (Chopin, Schumann). Il laisse ainsi l’orchestre davantage au premier plan qu’à l’accoutumée, mais le Philharmonique de Monte-Carlo donne trop souvent l’impression d’une volée de bois bien verts. L’Allegro con fuoco final est très rapide mais qu’à cela ne tienne, histoire de montrer un peu plus que tout cela n’est qu’un jeu pour lui, Berezovsky annonce qu’en bis, il va aller «encore plus vite»: ce sera le cas, du moins dans les premières mesures, quitte à faire brièvement déraper le thème en majeur...


Très apprécié des musiciens monégasques, Kazuki Yamada (né en 1979), premier chef invité de l’Orchestre de la Suisse romande, paraît aussi solide dans son métier qu’hésitant sur l’attitude à adopter dans la Cinquième Symphonie (1888). L’ensemble est très tenu, remarquablement travaillé, parfaitement mis en place et animé par un vrai sens dramatique. Certains passages sont très réussis, mais l’interprétation alterne de façon assez décousue l’épique, le sentimental et le prosaïque, manque de légèreté et de souplesse, tend à appuyer excessivement le discours et s’abandonne à des effets de manche toujours malvenus dans cette musique, à l’image d’un timbalier qui en fait des tonnes. Mais qu’à cela ne tienne, à la grande satisfaction des spectateurs, il fait reprendre toute la coda.


Le site de Kazuki Yamada
Le site de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo



Simon Corley

 

 

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