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Le maître parle Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/06/2000 -
Muzio Clementi : Sonate pour piano en sol mineur, op. 34 n°2
Mario Castenuovo-Tedesco : Piedigrotta, 1924, Rapsodia Napoletana
Enrique Granados : Goyescas : « Los Majos enamorados » (extrais)
Frédéric Chopin : Nocturnes n° 1 et 2, Tarentelle op. 43, Mazurkas n° 1, 2 et 3, Scherzo n° 2
Aldo Ciccolini (piano)
Italien de naissance (à Naples), français de cœur et de nationalité depuis 1971, d’une impassibilité toute germanique, Aldo Ciccolini embrasse l’Europe musicale dans toute sa diversité. Il s’attaque aux sommets (l’intégrale Debussy de 1992, les sonates de Beethoven sortira bientôt) mais connaît également comme personne les sentiers moins fréquentés (Clementi et Castelnuovo-Tedesco, donnés ce soir). Parler de « monument vivant » serait déplacé pour celui qui marque une si grande humilité dans le comportement, une telle probité face aux œuvres et un si grand respect pour le public par son refus de tout effet de manches (jusque dans sa manière de saluer, retenue et déférente !). Alors écoutons, simplement, et admirons l’autorité du geste, la clarté de la construction, la dextérité de ce jeune homme de 75 ans, le toucher terrien mais jamais lourd, le son profond et dense qu’il sort de son Fazioli (dont la pédale est quelque peu bruyante d’ailleurs !). Après plus de quarante ans de carrière, plus de cent enregistrements (essentiellement chez EMI), Aldo Ciccolini continue de donner des concerts remarquables « l’air de rien », comme si cela était pour lui tout à fait naturel. Profitons-en !
Philippe Herlin
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