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Le retour de Muti

Madrid
Teatro Real
05/13/2013 -  & 15, 17, 19 mai 2013
Gaetano Donizetti: Don Pasquale
Nicola Alaimo (Don Pasquale), Dmitry Korchak (Ernesto), Eleonora Buratto (Norina), Alessandro Luyongo (Dottore Malatesta), Davide Luciano (Un notaire)
Orchestra Giovanile Luigi Cherubini, Chœur du Teatro Real, Andrés Máspero (chef de chœur), Riccardo Muti (direction musicale)
Andrea de Rosa (mise en scène), Italo Grassi (décors), Gabriella Pescucci (costumes), Pasquale Mari (lumières)


(© Javier del Real)



Tous les mélomanes et amateurs d’opéra savent très bien qu’il y a quelques titres dans le répertoire qui débordent de joie et d’élan : Le nozze di Figaro, Il matrimonio segreto, Il barbiere di Siviglia, etc. Don Pasquale appartient à cette catégorie privilégiée d’opéras joyeux dont les difficultés, pour les interprètes et pour la fosse, résident dans la nécessité permanente d’action, de souplesse, de vitalité, plus particulièrement dans les moments où plusieurs personnages s’affrontent. Don Pasquale entre dans cette catégorie. C’est un opéra dont les quatre rôles (le cinquième ne compte pas) et un chœur (ce dernier se faisant attendre environ une heure et quart), doivent être confiés à des comédiens exceptionnels dotés de voix belcantistes et bouffes. Nicola Alaimo est un protagoniste très adéquat du point de vue vocal et, surtout, du point de vue de la farce. Dmitry Korchak n’est pas le ténor léger que réclame cette partition, malgré la beauté de son medium et de son timbre. Alessandro Luongo est plus adéquat dans son rôle d’intrigant bon enfant grâce à une voix claire de baryton et une solide présence scénique. Eleonora Buratto possède une très belle voix, tout à fait belcantiste, et campe une Norina bien bâtie en tant que soprano et actrice, à mi-chemin entre la soubrette et la jeune femme; elle était déjà présente en mars 2012 au Teatro Real dans une très belle « cosa rara », I due Figaro de Mercadante, également sous la baguette de Muti et avec ce bel orchestre Giovanile Luigi Cherubini.


Après l’expérience de l’année dernière, la visite du génial Napolitain à la tête de cet orchestre de jeunes instrumentistes était attendue avec grande impatience. Il est vrai qu’on attendait initialement un opéra de Mercadante, aussi rare et inconnu que I due Figaro, La rappresaglia, mais le projet n’a pas vu le jour. Qu’à cela ne tienne, ce Don Pasquale fut anthologique, au moins du point de vue de l’orchestre et du maestro. L’agitation, voire l’excitation, les crescendos tout à fait rossiniens, des effets comiques qui se succèdent, l’imparable fièvre sonore et « dramatique » dès la fin du deuxième acte et le début du troisième, tout cela est accompli par Muti et ses musiciens avec tout l’art qu’on attendait d’une baguette qui connait tous les secrets du Donizetti bouffe, sympathique, et irrésistible.


La mise en scène d’Andrea de Rosa est au service du texte et développe une intelligence directe et féconde avec la fosse, mettant ainsi en valeur la musique et la péripétie de cet opéra bouffe. Le chœur, les acteurs et les chanteurs sont en scène de façon presque permanente, témoins de l’action, agissant pour ou contre au fur et à mesure de son développement ; une estrade pour la chambre de Don Pasquale, autour de laquelle se déroulent les autres scènes ; mais rien n’empêche l’osmose entre les espaces. La direction d’acteurs sert l’extraordinaire vitalité de Donizetti, de Muti, et Rosa devient le troisième complice de cette réussite théâtrale et musicale. Le succès est incontestable, malgré la faiblesse ponctuelle des voix. Le public de Madrid risque fort de tomber dans une forme d'addiction à Riccardo Muti...


Le site de l’Orchestra Giovanile Luigi Cherubini



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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