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Excellent!

Madrid
Auditorio Nacional
05/12/2013 -  et 13 (Bruxelles), 15 (Paris) mai 2013
Georg Friedrich Haendel: Agrippina, HWV 6
Ann Hallenberg (Agrippina), Vivica Genaux (Nerone), María Espada (Poppea), Carlos Mena (Ottone), Luigi De Donato (Claudio), Enrique Sánchez Ramos (Pallante), José Hernández Pastor (Narciso), Josep Ramon Olivé i Soler (Lesbo)
Al Ayre Español, Eduardo López Banzo (direction)




Al Ayre Español, un ensemble musical baroque formé il y a 25 ans, et il nous offre une excellente version concert de l’Agrippina de Haendel, dans le cadre d’une tournée européenne. A la date de publication de cet article, c’est à Bruxelles que ce concert est donné.


Dans le cadre d’Universo Barocco, un cycle du Centre national pour la diffusion musicale, Eduardo López Banzo, fondateur de l’ensemble, a dirigé ses vingt-cinq musiciens (trente, peut-être) et un plateau formidable. Le succès a été incontestable, et l’enthousiasme du public a été aussi une solide récompense pour López Banzo et ses musiciens. Mais, bien sûr, il y avait aussi la beauté éclatante de cet opéra du jeune Haendel et des voix d’un niveau excellent, rare, même.


Si Agrippina est un opéra qui abonde en arias (peu de duos et d’ensembles, quelques récitatifs assez longs, pour le développement de l’action) il faut une distribution tout à fait belcantiste et spécialisée dans la période baroque. Il n’y a que huit rôles, et les rares moments où ils chantent tous ensemble sont également les seules interventions du chœur. Cinq premiers rôles et trois secondaires, mais tous tenus avec brio.


Tout d’abord la mezzo suédoise Ann Hallenberg, une Agrippina de luxe, une voix puissante, d’une très belle couleur, comédienne parfaite qui fait penser à Bette Davis, pas méchante et qui construit son personnage de façon nuancée, sympathique malgré la malveillance dont elle fait preuve. Après tout, cet opera seria n’est pas si sérieux que cela, heureusement. Ce n’est pas la première fois qu’Ann Hallenberg triomphe à Madrid dans ce rôle: en novembre 2009, elle excellait dans une autre version de concert peut-être pas aussi heureuse que celle-ci.


On pourrait programmer Agrippina avec L’incoronazione di Poppea, car ces œuvres visent des publics semblables (Venise, certainement, mais aussi Naples, d’ailleurs, avec soixante-dix ans d’écart). Le Néron de Haendel et Grimani est un garçon assez lyrique, sensuel et un peu sot, poussé par sa mère vers le pouvoir (mais, attention, le public vénitien avait lu Tacite, certainement, et tout suggérait une ironie tragique en même temps que comique.) Si les agilités de Hallenberg peuvent surprendre chez un mezzo, celles de l’Américaine Vivica Genaux (mezzo également) dans le rôle de Nerone sont une réplique brillante, et la voix de Genaux est corsée, tranchante, colorée, avec une force personnelle qui va au-delà de celle du personnage même. Ce n’est pas contradictoire, mais une exigence du rôle même : un jeune homme un peu sot à qui on confie une voix éblouissante.


L’Espagnole Maris Espada, dans le rôle charmeur de Poppea, possède une voix claire et agile. C’une jeune soprano lyrique au belcantisme étincelant. La voix ronde et assurée de Luigi de Donato a progressivement conquis le public dans le rôle de l’empereur Claudius, qui est un personnage absent pendant presque tout le premier. Le contre-ténor espagnol Carlos Mena est brillant dans les passages agités mais spécialement inspiré dans les moments lyriques et introspectifs (dans la mesure où l’introspection est une composante de l’opéra baroque) où il a mérité les applaudissements. Le bon niveau du plateau est garanti par José Hernández Pastor et Enrique Sánchez Ramos dans les rôles des « intrigants intrigués » Narciso et Pallante ; et par le baryton Josep Ramon Olivé i Soler dans le rôle de Lesbo, « suivant » de l’Empereur Claude.


Eduardo López Banzo dirige avec efficacité et inspiration un ensemble très bien préparé où l’on percevait l’enthousiasme, clairement confirmé par les larges sourires des musiciens et celui, très ému, du premier violon, la virtuose Farra James (Canada) au moment des saluts.


Le site de Al Ayre Español



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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