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Concert de clôture

Paris
Salle Olivier Messiaen, Maison de Radio France
12/02/2000 -  
Festival Paris de la musique
Pascal Zavaro : Metal music
André Jolivet : Cinq Danses rituelles
Thierry Lancino : La Mort de Virgile, suite lyrique

Isabel Soccoja (soprano), Sylvie Sullé (mezzo-soprano), Robert Wörle (ténor), Matteo de Monti (baryton)
Orchestre National de France, Gerard Schwarz (direction)

Pascal Zavaro poursuit depuis plusieurs années une perspective originale et cohérente : à partir d’éléments extérieurs au domaine classique, voire à la musique (par le biais d’inclusions de morceaux de société dans la musique dont il s’inspire), il invente une sensibilité originale, un langage polyglotte et une « rêverie sur la matière ». Silicon Music, Vegetal Music, Oxygen Music sont autant de pièces d’un même cycle, d’un puzzle contemporain. Reprenant l’idée esthétique, désormais « canonique » de Baudelaire à Duchamp, selon laquelle on peut créer du convenable à partir du rebut, de l’objet banal ; du muséal à partir de la rue, du populaire, Zavaro s’inspire de César et Tinguely pour « recycler ». On sait que depuis l’origine l’art « noble » s’inspire des éléments les plus hétéroclites - de même que les quartiers peu fréquentables qui se muent en endroits « chics ». Ici, une bonne fanfare (4 trompettes, 4 trombones, 4 cors, tuba et quatre percussions), utilisée dans toutes ses possibilités de timbres, de saturation, avec une rythmique foisonnante. Et en définitive, une partition surprenante. Tout en conservant l’unité certaine du propos et la grande force de conviction, les interprètes sont parvenus à distinguer les différentes écailles, ou niveaux de vitesses.
Un autre exemple d’emploi « extérieur » se retrouvait dans les danses rituelles de Jolivet. Ici le « rituel » sent le sauvage, la première pièce est d’ailleurs intitulée « initiatique ». On y retrouve également l’importance de l’élément anagogique et percussif. Du mystérieux au massif, à l’incantation, ces danses magnétiques développent les thèmes du héros, du rapt et du funéraire avec son pas de procession. Si au départ ces morceaux composent un cycle pianistique créé par Lucette Descaves en 1942, la version orchestrale (créée par André Cluytens deux ans plus tard) est riche de mille détails que la phalange nationale souligna avec une finesse certaine et un sens de la nuance qui n’était pourtant pas le propre des pupitres de cuivres qui écrasent systématiquement tous les fortissimo sous des quintuples fffff. Que cherchent-ils à prouver ?
Sur un livret de Marc Gautron, Thierry Lancino présentait des éléments d’un futur opéra sous la forme d’une « suite lyrique ». De même que les premiers opéras avaient pris Orphée comme figure inaugurale, ici c’est le buste d’un Virgile transposé, tiré de l’écrit d’Hermann Broch, qui fonctionne comme paradigme du créateur. Un orchestre particulièrement travaillé et présent laissait assez peu de place aux voix. On notera la belle fin instrumentale du monologue du poète, joué ici par Matteo de Monti.

Ce concert sera retransmis le samedi 6 janvier 2001 à 23h sur France Musique.




Frédéric Gabriel

 

 

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