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A contre-courant

Paris
Eglise Saint-Roch
03/26/2013 -  et 23 (Vlissingen), 24 (Maasmechelen), 25 (Amsterdam), 28 (Zwolle), 30 (Innsbruck) mars 2013
Johann Sebastian Bach : Missa brevis en fa majeur, BWV 233 – Oster-Oratorium, BWV 249

Amaryllis Dieltiens (soprano), Michael Chance (alto), Thomas Walker (ténor), David Wilson-Johnson (basse)
Cappella Amsterdam, Orchestre du XVIIIe siècle, Kenneth Montgomery (direction)


K. Montgomery (© Marco Borggreve)


A voir fleurir dans le public d’aussi nombreux bonnets et écharpes, la plupart des spectateurs étant engoncés dans de lourds et épais anoraks ou manteaux, on a peine à croire que c’est le cœur de la Semaine pascale, presque à équidistance entre le dimanche des Rameaux et le lundi de Pâques. Pourtant, aucun doute à avoir sur la date, et comme cela avait déjà été le cas voilà maintenant près de cinq ans sous la direction de Philippe Herreweghe, Philippe Maillard a proposé au public toujours fidèle de l’église Saint-Roch de venir écouter notamment l’Oratorio de Pâques de Johann Sebastian Bach (1685-1750).


Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé, ce ne fut pas Frans Brüggen, souffrant, qui dirigea mais Kenneth Montgomery. Il faut dire que ceux qui ont assisté au concert dirigé par le chef amstellodamois en novembre dernier salle Gaveau n’ont pu qu’être pétrifiés en le voyant se mouvoir aussi difficilement sur scène, accusant peut-être plus que d’autres ses soixante-dix-huit printemps. On ne peut donc que souhaiter le revoir prochainement sur une scène parisienne, que ce soit à la tête de son Orchestre du XVIIIe siècle ou de l’Orchestre de Paris, comme il en a également l’habitude.


Le programme de ce soir débutait par une pièce assez courte, la Missa brevis BWV 233 justement nommée. Faisant partie d’un ensemble de quatre messes (BWV 233 à BWV 236), la première œuvre du concert ne conserve du texte liturgique que le Kyrie et le Gloria, ajoutant à ces deux épisodes trois airs respectivement dévolus à la basse, à la soprano et à l’alto. Disons-le d’emblée: l’interprétation de ce soir ne revêt guère d’intérêt. Si le chœur inaugural bénéficie d’une belle ampleur (tant au niveau de l’orchestre que des voix), le deuxième («Gloria in excelsis Deo»), orné de beaux motifs fugués, manque singulièrement de joie et, peut-être en raison d’une trop forte réverbération (en tout cas depuis le neuvième rang), se caractérise surtout par des sonorités extrêmement confuses chez les cors. La déception se poursuit lorsqu’interviennent successivement Amaryllis Dieltiens et Michael Chance: alors que la première peine à chanter parfaitement juste et à bien articuler ses paroles (handicapée au surplus par un hautbois trop souvent nasillard), le second, excellent en revanche, doit subir les sonorités souvent disgracieuses du violon solo.


Passées les vingt minutes de la Messe et un bref entracte, l’orchestre et le chœur revinrent pour donner ce qui constituait tout de même le principal attrait du programme, l’Oratorio de Pâques (février 1725). Cet oratorio, à l’origine une simple cantate profane, a accompagné Bach pendant de nombreuses années puisqu’il l’a remanié à plusieurs reprises par la suite (dans les années 1730, en 1740, en 1743 et, une dernière fois, en 1746). Or, là aussi, l’interprétation débute par une franche déception: alors que tout ne devrait être que réjouissance et festivités eu égard à la résurrection du Christ, les trois trompettes s’avèrent beaucoup trop sages, la direction de Kenneth Montgomery révélant en plus d’une occasion une réelle baisse de tension. Nouvelle déconvenue dans l’air chanté par Amaryllis Dieltiens («Seele, deine Spezereinen»), dans lequel Maria Jacobi souligne que le Christ, ayant triomphé de la mort, n’a pas besoin d’être couronné d’aromates mais seulement de lauriers. Alors qu’elle devrait véritablement communier avec la flûte traversière (magnifiquement tenue par Michael Schmidt-Casdorff), elle chante à côté d’elle mais sans créer la moindre alchimie: on entend donc deux voix (voies?) parallèles qui ne conduisent donc nullement au climat souhaité par la partition. La suite de l’oratorio s’avère tout de même plus convaincante, à commencer par l’air chanté par le ténor Thomas Walker, accompagné cette fois-ci par deux flûtes à bec aux couleurs fortement champêtres. Si l’air de Michael Chance est excellent, on retiendra néanmoins en priorité l’accompagnement du hautbois, idéal dans ce passage si solaire. Après un chœur conclusif également très bon, on ressort de l’église Saint-Roch en ayant passé néanmoins une soirée mitigée: les réjouissances pascales seront pour une prochaine fois...


Le site de Kenneth Montgomery
Le site d’Amaryllis Dieltiens
Le site de Michael Chance
Le site de Thomas Walker
Le site de David Wilson-Johnson
Le site de la Cappella Amsterdam
Le site de l’Orchestre du XVIIIe siècle



Sébastien Gauthier

 

 

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