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Joyce Superstar!

Madrid
Teatro Real
03/09/2013 -  
Airs et pièces instrumentales d’A. Cesti, D. Scarlatti, C. Monteverdi, G. Giacomelli, A. Vivaldi, G. M. Orlandini, J. A. Hasse, G. F. Haendel, B. Porta, et C. W. Gluck
Joyce DiDonato (mezzo-soprano)
Il Complesso Barocco, Dmitry Sinkovsky ( violon et direction)


J. DiDonato (© Javier del Real)


Le disque « Drama Queens » donnait déjà une idée de ce qu’on allait entendre. Sans aucun doute, il valait la peine d’assister à un concert comme celui-ci, même si on l’on connait déjà ces beaux enregistrements. La voix, le timbre et sa densité, le vibrato, le legato, les agilités et les vocalises, les capacités belcantistes de Joyce DiDonato et son tempérament de comédienne, voilà qui suffit pour préférer le spectacle vivant, sans pour autant nier les qualités d’un enregistrement. Le disque annonçait ce qu’on allait entendre. Joyce DiDonato n’est pas du tout inconnue au Teatro Real, elle y a chanté avec un grand succès des rôles aussi différents que Cenerentola, Octavian ou Idamante.


Il Complesso Barocco se présente avec sept violons, deux altos, deux violoncelles, contrebasse, archiluth, flûte traversière, hautbois, basson et clavecin. La prestation est d’un niveau supérieur à celui de son Agrippina de novembre 2009 dans ce même théâtre. Ces « Reines du drame » sont ce qu’elles sont grâce aussi à la qualité de ce petit ensemble d’instrumentistes de très haut niveau qu’est le Complesso Barocco, dirigé cette fois-ci par Dmitry Sinkovsky, dont la virtuosité et l’enthousiasme sont un indéniable complément. Avec Joyce ils se complètent et la qualité musicale est d’un niveau artistique stupéfiant avec sa couleur, la vitalité des phrases, la ligne vertigineuse qui double le chant. Comme d’habitude, l’ensemble a joué quelques pièces pour orchestre de Scarlatti, Vivaldi, Haendel, Gluck. Electrisant.


Reines, princesses, grandes dames qui pleurent leur désarroi (il serait fastidieux de faire la liste exhaustive des héroïnes de la soirée), voilà une très belle idée que de chanter hors-contexte les airs « Disprezzata regina » (Ottavia, Poppea, de Monteverdi) et « Sposa son disprezzata » (Irene, Merope, de Giacomelli) en faisant seulement appel à l’identité de la situation et à l’expression même.


L’introspection et la colère, la passion et le lyrisme : on sait bien que Joyce DiDonato est capable de tout faire, et son répertoire ne s’arrête pas là. Mais il fallait voir sa voix et entendre ses gestes de grande dame de la scène dans un spectacle très vivant. La générosité et l’enthousiasme de Joyce et des musiciens se sont manifestés également par de nombreux bis. DiDonato expliquant au public, dans un italien bien compris par tous, sa préférence pour « Lasciami piangere et poi morir » extrait, de Fredegunda (1715), partition qu’elle a exhumée de l’oubli dans lequel elle était tombée pendant des siècles.


Une soirée ahurissante de qualité saluée par un grand succès.



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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