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En attendant Parsifal

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Vlaamse Opera
02/07/2013 -  et 9, 12, 15, 17*, 19, 21 février (Antwerpen), 1er, 3, 5, 7, 9 mars 2013 (Gent)
Giuseppe Verdi : Nabucco
Dalibor Jenis (Nabucco), Iano Tamar/Mary Elizabeth Williams* (Abigaille), Francesco Ellero d’Artegna/Almas Svilpa* (Zaccaria), Mikhail Agafonov (Ismaele), Marija Jokovic (Fenena), Gevorg Grigoryan (Il Gran Sacerdote), Michael J. Scott (Abdallo), Mirella Hagen (Anna)
Koor van de Vlaamse Opera, Yannis Pouspourikas (chef du chœur), Symfonisch orkest van de Vlaamse Opera, Dmitri Jurowski*/Lanfranco Marcelletti (direction)
Daniel Slater (mise en scène), Robert Innes Hopkins (décor, costumes), Franck Evin (lumières)


(© Annemie Augustijns)


Encore une actualisation. Daniel Slater transpose Nabucco (1842) à notre époque: le chœur représente non plus les Hébreux mais une synthèse de ce que le monde compte d’indignés, de révoltés, d’opprimés. Il ne manque plus que les jeunes femmes à moitié dénudées de Femen pour compléter le tableau. Nabucco est ainsi le PDG d’une banque ou d’une société d’investissement, ce qui explique la présence d’une photographie de Bernard Madoff dans le programme de salle. Egalement responsable du décor, unique et insignifiant, Robert Innes Hopkins utilise des uniformes de militaires (en treillis) et de policiers qui repoussent les manifestants à coup de matraque – la routine au Vlaamse Opera. Un élément du dispositif scénique mérite toutefois d’être signalé: une sculpture librement inspirée du taureau de Wall Street d’Arturo di Modica. Indépendamment du concept, à prendre ou à laisser, la mise en scène échoue à conférer un tant soit peu de relief aux personnages, qui paraissent livrés eux-mêmes à cause d’une direction d’acteur sommaire. Nabucco perd de sa force de conviction et de son pouvoir d’émotion, si bien que l’iconoclaste Flûte enchantée en décembre dernier constitue en comparaison un modèle d’originalité.


Uni et chantant à plein poumon, même s’il apporte toute l’intériorité requise à «Va, pensiero», le chœur constitue un des meilleurs maillons de cette production. Dans cet ouvrage, il fallait de toute façon miser sur lui. Veillant aux tempi, judicieux, et aux équilibres, presque parfaits, Dmitri Jurowski obtient de l’orchestre son niveau de jeu habituel – les cuivres, en particulier, s’imposent sans tonitruer. La distribution ne satisfait guère: à l’une ou l’autre exception près, chacun chante comme son voisin, c’est-à-dire sans charme ni nuance et de façon indifférenciée. Timbre quelconque, Dalibor Jenis tend à chanter Nabucco dans les joues mais il compose plutôt bien le personnage. Mary Elizabeth Williams livre une prestation inégale: puissante, voire surdimensionnée, son Abigaille domine la scène dans les deux premiers actes puis se désincarne littéralement pour s’effacer dans le dernier, au point que sa mort relève de l’anecdote. Inutile de s’attarder sur le Zaccaria ordinaire et sans charisme d’Almas Svilpa, au contraire de l’Ismael de Mikhail Agafonov qui répond aux exigences du chant verdien – style, nuance, panache. Sur ce point, il est bien le seul. Dans les rôles secondaires, Marija Jokovic (Fenena), Gevorg Grigoryan (le Grand Prêtre), Michael J. Scott (Abdallo) et Mirella Hagen (Anna) ne parviennent pas non plus à marquer les esprits mais, pour leur défense, leur personnage présente bien peu de consistance. Le Vlaamse Opera se devait de célébrer Verdi et Wagner cette année: il reste à espérer que Parsifal (à partir du 26 mars) réponde davantage aux attentes.



Sébastien Foucart

 

 

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