About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Rendez nous Robert Wilson !

Paris
Palais Garnier
11/27/2000 -  et 28, 29, 30 novembre, 1, 4, 5, 8, 9, 10, 12, 18, 22, 23, 24, 25 décembre 2000, 3, 4, 5, 6 janvier 2001
Wolfgang Amadeus Mozart : La Flûte enchantée
Piotr Beczala (Tamino), Dorothea Röschmann (Pamina), Detlef Roth (Papageno), Natalie Dessay (La Reine de la nuit), Matti Salminen (Sarastro), Uwe Pepper (Monostatos), Cécile Perrin (Première Dame), Helene Schneidermann (Deuxième Dame), Hélène Perraguin (Troisième Dame), Gaële Le Roi (Papagena), Bjarni Thor Krinstinsson (Premier Prêtre), Wilfried Gahmlich (Deuxième Prêtre)
Deuxième distribution en alternance avec, respectivement, Werner Güra, Inger Dam-Jensen, Markus Werba, Désirée Rancatore
Orchestre et Choeurs de l’Opéra National de Paris, Ivan Fisher (direction)
Benno Besson (mise en scène)



Cette nouvelle production très attendue risque de se faire encore attendre longtemps du fait d’un préavis de grève déposé par l’intersyndicale et courant du 27 novembre au 21 janvier ! La première a été donnée en costumes mais dans un décor unique. Pour la suite on ne sait pas. Le plus piquant est que les techniciens et les musiciens négocient une réduction de leur temps de travail conformément à la loi sur les 35 heures alors qu’ils sont déjà nettement en dessous de ce chiffre ! Ils bénéficient en plus de la sécurité de l’emploi et de salaires supérieurs à la moyenne. Nous disons régulièrement tout le bien que nous pensons des musiciens et des prouesses des techniciens de l’Opéra, mais ce comportement d’enfants gâtés devient de plus en plus insupportable. Quelle dose de fumisterie faut-il pour proposer de fermer l’Opéra pendant deux mois ?


Pour contourner le préavis, la direction de l’Opéra a transformé la générale en première et a invité les journalistes. Mais cette production mérite-t-elle toute l’aura qui accompagne son prestigieux metteur en scène ?


La Flûte de Benno Besson (80 ans), c’est celle de sa jeunesse, qu’il a du voir par une troupe d’amateurs dans un théâtre de province. Voici le retour du carton-pâte (aux couleurs bien dégoulinantes), des costumes grotesques (Pamina à l’air d’une pouffe, Monostatos sort d’une boite SM) et des poses obligées (mets-toi au milieu, écarte les bras, vise le lustre et chante !). Puérile au lieu d’être enfantine et magique, cette Flûte tombe très bas. On croyait ces niaiseries réservées aux ballets de Noureev qui s’accrochent au répertoire comme les vieux bonbons sucrés collent à leur papier. Soudain, quand même, une bizarrerie : les esclaves parlent en français ! Encore une de ces « Kolossal » remises en cause conceptuelles de réinterprétation totale du texte post-brechtienne par ce metteur en scène qui écrit dans le programme : « Complot des ténèbres : la clarté harmonique d’une virile tyrannie, on le sait maintenant, voilà les vraies ténèbres ». Damned, tout le monde aux abris ! Après Peter Brook et son pitoyable Don Giovanni à Aix, on devrait pourtant se méfier de ces metteurs en scène de théâtre qui, sur le tard, très tard, viennent à l’opéra. Vous avez manqué le train, Messieurs, faites-vous une raison.


Le gâchis est d’autant plus grand que l’Opéra de Paris possède une magnifique production, quasi « historique » avec celle de Robert Wilson (créée en 1991, avec de superbes costumes de Kenzo depuis 1999), pleine d’esprit et d’ironie en même temps que sculpturale et majestueuse. Maintenant, on a une bonne Flûte pour le prix de deux !


Musicalement le résultat est très correct, comme toujours à l’Opéra de Paris. Natalie Dessay se fait applaudir avant même son air (et vive le star-system !) mais son numéro est exceptionnel. Dorothea Röschmann offre un superbe timbre à Pamina, Piotr Beczala campe un bon Tamino, la voix de Detlef Roth reste un peu dans sa gorge et manque d’agilité et Matti Salminen est, bien sûr, excellent. La direction d’Ivan Fisher est propre et nette, cursive, attentive.





Philippe Herlin

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com