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Festival d'Aix-en-Provence

Aix-en-Provence
Archevéché
07/01/1999 -  Du 1er au 31 juillet 1999

Stéphane Lissner, à qui l'on avait reproché au Théâtre du Châtelet une programmation trop "festivalière", réalise, au Festival d'Aix-en-Provence, des actions de fond dont bien des maisons d'opéras pourraient s'enorgueillir : création d'une académie pour former chanteurs, instrumentistes et compositeurs, ouverture vers la musique contemporaine, politique tarifaire très raisonnable, incitations en direction de la population locale (avant-premières à moitié prix, passeport). Et ça marche ! La qualité artistique des spectacles lyriques est globalement au rendez-vous, ceux de l'académie (Cena Furiosa et La Flûte enchantée), comme ceux présentés à l'Archevêché (La Belle Hélène et Le Couronnement de Poppée). Le public se presse (plus de 40.000 spectateurs, un taux de remplissage supérieur à 90%). Aix est redevenu l'un des grands événements lyriques de l'été en Europe. La prochaine édition promet de se hisser à un niveau encore supérieur avec notamment une Affaire Makropoulos dirigée par Simon Rattle ou un Retour d'Ulysse par William Christie !

L'une des grandes nouveautés de la présente édition était la découverte d'un nouveau lieu, le Théâtre du Grand Saint-Jean, en plein air et en pleine campagne, inauguré par La Flûte enchantée. Peut-on jouer les originaux et dire que l'on ne succombe forcément pas aux charmes des salles en plein air. Marcher en mocassins vernis sur des chemins de terre soigneusement éclairés pour ne pas se perdre ne relèverait-il pas surtout du fantasme de citadin, tout content de fouler autre chose que du macadam ou de la moquette, mais pas encore prêt à chausser des bottes pour aller dans la boue et la poussière ("quelle horreur !") ? Est-il vraiment agréable de devoir supporter les grillons et les grenouilles pendant tout le premier acte de la Flûte et de sentir le froid de la nuit nous tomber sur les épaules ? En pleine ville, l'Archevêché évite nombre de ces inconvénients, mais le Grand Saint-Jean, avec sa façon de donner le grand frisson aux bureaucrates endurcis, fait plutôt sourire. Mettre les scènes dans les champs est aussi intelligent que mettre les villes à la campagne, vive les salles fermées ! D'ailleurs, l'ambition de placer le Festival d'Aix au niveau des plus grands ne passerait-t-elle pas plutôt par la construction d'une grand salle fermée d'environ 2000 places (offrant un volume de scène et de fosse permettant d'accueillir toutes les formations et tous les répertoires, ce qui est loin d'être le cas actuellement) du type Grosse Festpielhaus de Salzbourg, qui date de 1960 soit 38 ans après la création du festival, et permis d'élargir le répertoire (il fût inauguré par Le Chevalier à la rose) et d'assurer la place de leadership au festival autrichien ? La question est posée.

Philippe Herlin


L'édition 2000 :
Six spectacles lyriques, dont quatre nouvelles productions, L'Affaire Makropoulos de Janacek (Simon Rattle/Stéphane Braunschweig), Cosi fan tutte de Mozart (René Jacobs/Chen Shi-Zheng), Il Ritorno d'Ulisse in Patria de Monteverdi (William Christie/Adrian Noble) et La Cenerentola de Rossini (Laurence Equilbey/Claude Buchvald), un spectacle autour du Journal d'un disparu de Janacek (Alain Planès au piano/Claude Régy) et une reprise, L'Incoronazione di Poppea (Marc Minkowski/Klaus Michael Grüber). Au programme également de nombreux concerts, notamment pour fêter les 75 ans de Pierre Boulez (il dirigera l'Ensemble Intercontemporain, l'Orchestre de l'Académie et le Gustav Mahler Jugendorchester), mais aussi pour entendre Gustav Leonhardt, William Christie, René Jacobs, Marc Minkowski, Simon Rattle.
ATTENTION : l'ouverture des locations par correspondance commencera dès le lundi 15 novembre (par téléphone le 1er mars 2000), le programme complet sortant le 1er novembre.
Informations au 04 42 17 34 34 ou www.aix-en-provence.com/festartlyrique/


Pour voir ou revoir les spectacles de l'édition 1999 :
- La Flûte enchantée sera reprise à l'Opéra de Lausanne (septembre 1999), à la Fondazione Teatro la Fenice di Venezia (octobre 1999) et à la MC93-Bobigny (février 2000)
- L'Incoronazione di Poppea sera reprise lors de la prochaine édition du festival et aux Wiener Festwochen (juin 2000), une version de concert sera donnée à la Cité de la musique (17 juin 2000)
- La Belle Hélène sera reprise au Festival de Salzbourg (août 2000)
- Cena Furiosa sera repris au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris et au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles


9, 11, 12, 17, 20, 23, 24, 27, 29 juillet 1999
Théâtre de l’Archevêché
Jacques Offenbach : La Belle Hélène
Nora Gubitch (Hélène), Alexandru Badea (Pâris), Dale Duesing (Ménélas), Dominique Visse (Oreste), Victor Braun (Agamemnon), Buddy Elias (Calchas), Lynton Black (Achille), Doug Jones (Ajax premier), Philip Doghan (Ajax deuxième), Jacqueline van Quaille, Henrike Jacob (Leoena), Cécile de Boever (Parthénis)
Solistes de l’Orchestre de Paris, Stéphane Petitjean (direction musicale)
Herbert Wernicke (mise en scène)

Une salle à manger blanche, ornée de moulures néo-classiques, un ameublement recherché, une table parfaitement dressée : tous les attributs d’un intemporel intérieur bourgeois. Rien dans le décor d’Herbert Wernicke ne laisse au début présager de l’incroyable effervescence qui va rapidement envahir la plateau. Le metteur en scène apprécie les paradoxes. Il aime surtout égratigner une certaine " bonne société ", en dévoiler les hypocrisies, les faux-semblants, suggérer sa décadence. Il l’avait déjà fait dans puis le Chevalier à la rose (à Salzbourg et à l'Opéra de Paris). La Belle Hélène était donc une oeuvre idéale pour lui, Offenbach et ses librettistes. Le dramaturge n’est donc jamais innocent dans ses intentions, le compositeur non plus.

Hélène est une bourgeoise futile et coquette, dévorée par son besoin de plaire, affichant une façade de convenances pour masquer le feu qui brûle en elle. Elle minaude, ment, joue les grandes dames devant une assemblée qui n’est pas dupe (seul le pauvre Ménélas se refuse à voir l’évidence…). Oreste est un fils à papa rebelle, vêtu de cuir, chevauchant une grosse cylindrée, promenant joyeusement son ivresse comme il promène ses compagnes de débauche. Calchas est un majordome anglais entièrement dévoué à sa maîtresse…et à son maître, trompant et obéissant à chacun avec une classe et un humour very british. Et le cortège des rois ressemble fort à un clin d’oeil acide à la commission européenne, portant costumes trois pièces et badges, dévoilant dans l’intimité des caleçons taillés dans le drapeau de leur pays respectifs.

Ainsi, la mise en scène de Wernicke fonctionne à merveille, provoquant rire franc et étonnement, respectant l’ambiance de fête satirique propre à Offenbach. Cette réussite théâtrale fait donc un peu oublier que la distribution n’a rien d’exceptionnel, même si elle est homogène. L’esprit de troupe règne indéniablement, gommant les insuffisances vocales de chacun pour ne nous faire garder en mémoire que le meilleur. Pourtant Nora Gubitch n’a pas l’aisance escomptée. Elle cherche encore sa voix. Le Pâris d’Alexandru Badea a tout du bellâtre imbu de lui-même mais le timbre paraît trop âcre et la fragilité technique est masquée par des pirouettes, certes habiles, qui ne font pas vraiment illusion sur les limites vocales du chanteur. Dominique Visse remporte en revanche l’adhésion autant par son incarnation mémorable d’Oreste que par sa voix inimitable. Le cortège royal s’avère plus médiocre avec des voix passe partout et des personnifications timorées qui édulcorent quelque peu la folie de la mise en scène. L’accompagnement orchestral, assuré par un petit ensemble de musiciens, fait en revanche merveille, accentuant l’aspect " divertissement de salon " de l’oeuvre. Stéphane Petitjean garantit un équilibre entre voix et instruments, obtenant une mise en place impeccable ainsi que des sonorités claires et irréprochables.

Ainsi, malgré ses petits défauts, cette Belle Hélène est un spectacle où l’on s’amuse incontestablement. Les deux heures passent à une vitesse folle et pour un peu on en redemanderait. Alors, on oublie vite les faiblesses et les bémols. Il serait dommage de bouder son plaisir...

Katia Choquer


11, 13, 16, 17, 19, 22, 23, 25, 26, 28, 29 juillet 1999
Cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède
Cena Furiosa d’après cinq madrigaux issus des Livres VII et VIII de Claudio Monteverdi
Paul Agnew (ténor), Suren Chahjan (basse), Nicolas Domingues (alto), Silvia Hablowetz (mezzo-soprano), Nicky Kennedy (soprano), François Piolino (ténor), Christian Baggen, Bernard Eylenbosch, Dominique Grosjean, Philippe Résimont, Annette Sachs, Candy Saulnier (acteurs)
Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (direction)
Ingrid von Wantoch Rekowski (mise en scène)

Comment parvenir à réunir dans un spectacle théâtral différents madrigaux de Monteverdi en maintenant une cohésion qui ne paraisse pas trop artificielle. En créant un décor qui nous plonge dans une atmosphère à la fois maniériste et folle. Une scène baroque où homards et grappes de raisins semblent échappés des natures mortes du XVIIe siècle. Où des personnages vêtus de noir, la tête posée sur de rigides fraises, arborent des gestes maniérés, presque convulsifs. Une description du baroque extrême, une frontière franchie. Un charme dérangeant, provoquant qui le malaise qui le sourire. Et au final un vrai beau spectacle, qui détourne un peu trop souvent de la musique hélas, qui la contredit aussi parfois (un acteur se gavant de grains de raisins durant le Lamento d’Ariane…). Dommage car la qualité musicale est au rendez-vous. Minkowski, orfèvre de ces partitions précieuses, obtient des sonorités pointues, des phrasés moelleux, douloureux, lumineux. Accompagnés, entourés de six acteurs qui occupent la minuscule cour-scène de l’Hôtel Maynier d’Oppède, les six chanteurs participent activement à la vision si particulière de la dramaturge Ingrid von Wantoch Rekowski. Tous issus de l’Académie sauf le ténor Paul Agnew, ces jeunes interprètes se montrent tout à fait à la hauteur de leur tâche. Une mention particulière pour la très belle voix de basse de Suren Chahjan. Et de la part des autres une sincérité touchante, des timbres légers et séduisants, autant de qualités qui font de cette singulière soirée une réussite incontestable.

K. C.


10, 13, 15, 17, 20, 22, 24, 27 juillet 1999
Théâtre du Grand Saint-Jean
Wolfgang Amadeus Mozart : La Flûte enchantée
Christoph Ganz (Tamino), Hélène Le Corre (Pamina), Stéphane Degout (Papageno), Nicolas Testé (Sarastro), Irina Ionesco (Königin der Nacht), José Canales (Monostatos), Camilla Johansen (Erste Dame), Louise Innès (Zweite Dame), Elodie Méchain (Dritte Dame)
Choeur et Orchestre de l'Académie européenne de musique, Davis Stern (direction)
Stéphane Braunschweig (mise en scène)

Comme pour éviter une confrontation trop directe avec le lourd symbolisme du livret de Schikaneder, Stéphane Braunschweig déplace habilement son propos sur le terrain de l'onirisme en représentant La Flûte enchantée comme un rêve de Tamino ; il apparaît dans un lit pendant l'ouverture, le serpent qui le poursuit n'est qu'un cauchemar duquel le tireront les trois Dames, et se réveille à la fin avec Pamina dans son lit ! Les péripéties et les rites initiatiques prennent un tour plus irréel, moins imposant. Habilité scénique également où, dans un cadre de scène d'un noir uniforme, quatre barres de postes de télévision forment un mur en fond de scène ou se rapprochent de la salle en s'écartant pour représenter quelques mots clés de l'opéra (Sagesse, Raison) ou, plus original, pour prolonger l'espace scénique (lorsque Papagena échappe à Papageno elle disparaît derrière le mur de télévisions puis on la voit, sur les écrans, courir dans la campagne environnante). Une lecture légère, ludique, habile.

Provenant pour la plupart de l'académie, les chanteurs, préparés par l'incomparable mozartienne Gundula Janowitz, forment un plateau homogène duquel on distinguera le très bon Papageno de Stéphane Degout. Par contre, Nicolas Testé (Sarastro), un peu court dans les graves, et José Canales (Monostatos), à la voix trop blanche, déçoivent. Hélène Le Corre (Pamina) et Christoph Genz (Tamino), qui ne viennent pas de l'Académie, sont très convaincants. Malheureusement, rarement un orchestre de jeunes aura aussi mal sonné, distillé autant de fausses notes, autant accroché les oreilles. Une déception marquante dans cette agréable soirée.

P. H.


8, 10, 15, 18, 21 juillet 1999
Théâtre de l'Archevêché
Claudio Monteverdi : L'Incoronazione di Poppea
Mireille Delunsch (Poppea), Anne Sofie von Otter (Nerone), Lorraine Hunt (Ottavia), Anna Larson (Ottone), Denis Sedov (Seneca), Nicole Heaston (Drusilla), Jean-Paul Fouchécourt (Arnalta), Tracey Welborn (Lucano), Magdalena Kozena (Valletto, La Virtu), Cassandre Berthon (Damigella, Amor), Maria José Trullu (La Fortuna)
Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (direction)
Klaus Michael Grüber (mise en scène)

On aurait voulu que la soirée se prolonge jusqu'à l'aube, que l'ivresse dure toute la nuit, que ces cent soixante minutes s'étirent à l'infini... Car si les déesses de l'amour, de la vertu et de la fortune président à l'intrigue du Couronnement de Poppée, celle de la musique avait placé cette soirée, le chef et les chanteurs, sous son aile protectrice. Exceptionnel de grâce et d'intensité, Marc Minkowski rend suave ou douloureuse, éthérée ou ardente chaque intonation, chaque inflexion. Les Musiciens du Louvre sont irréprochables. Une réussite totale. La distribution vocale se hisse également au firmament, entre une Anne Sofie von Otter souveraine et fragile et une Mireille Delunsch volontaire et intrigante. Le prometteur Denis Sedov impose un Sénèque étonnant de maturité et de gravité.

Déception, tristesse, gâchis par contre du côté de la mise en scène où l'on retrouve les caractéristiques du style indigent de Klaus Michael Grüber avec des entrées et sorties des personnages d'une platitude totale, comme s'ils venaient pointer, des décors de son acolyte Gilles Aillaud qui n'évoquent rien, des costumes hétéroclites et incohérents (Othon n'endosse pas les vêtements de Drusilla comme le réclame l'intrigue de la onzième scène du deuxième acte, il revient avec une longue écharpe quand elle garde sa robe blanche !). Le jeu d'acteur est plat, sans aucune imagination, souvent stupide (en permanence figée comme une statue, tout d'un coup Neron se comporte comme une petite fille capricieuse en serrant les poings et en tapant des pieds par terre quand Sénèque lui déconseille de répudier sa femme Octavie pour épouser Poppée !). Comme il l'avait déjà montré dans La Traviata et Parsifal au Théâtre du Châtelet, Klaus Michael Grüber s'acharne à casser tout ressort dramatique aux oeuvres par une inconsistance scénique et une vacuité intellectuelle complètes. A quoi tient la "renommée", comme l'indique le programme, du metteur en scène allemand ? A sa collaboration avec Giorgo Strehler à ses débuts (mais a-t-il ouvert les yeux ?) qu'il entretient comme un capital rapportant de gros intérêts ? Au fait que les maisons d'opéras aiment les "théâtreux", son milieu d'origine ? A quelques bonnes relations ? Au fait qu'il suscite quasi immanquablement les sifflets du public que les directeurs de théâtres s'empressent d'interpréter comme la preuve d'un avant-gardisme radical ? Le malentendu est total mais l'on espère, qu'à force, ce metteur en scène ennuyeux cessera de sévir sur nos scènes lyriques.

P. H.

***

Pour prolonger la réflexion sur les metteurs en scène, on s'est permis de reprendre certaines de leurs citations dans un article par ailleurs fort intéressant de Frank Erikson sur le festival dans L'Express du 24 juin, mais pour leur donner ici une interprétation peut être plus caustique...

Ainsi la candeur et la prétention de certains débutants ne connaît parfois pas de limite. Dans le genre "l'opéra était nul et poussiéreux, mais MOI j'arrive et je vais tout changer", la jeune (32 ans) Ingrid von Wantoch Rekowski (Cena Furiosa) affirme sans peur : "Je pense que l'opéra est une forme vieillie où l'on s'obstine à vouloir expliquer une histoire. Moi j'aime faire des spectacles qui déroutent". Bigre, le monde lyrique n'a qu'à bien se tenir ! Parfois, l'âge n'efface pas cette outrecuidance, cette fatuité, ainsi Peter Brook, auteur d'un nullissime Don Giovanni l'année dernière et repris lors de cette édition (
cf la critique), assène : "Ce qui m'intéresse, ce sont les relations changeantes entre les personnages et non la narration linéaire d'une anecdote". Quelle découverte ! On préfère nettement la modestie d'un metteur en scène dont le talent parle suffisamment de lui même comme Stéphane Braunschweig (ordonnateur d'une belle Flûte enchantée) : "Souvent, quand je vais à l'opéra, je n'arrive pas à me concentrer sur la musique. Je suis distrait par ce qui je vois. Mon but c'est que la vision ne prime pas sur l'ouïe". Un peu d'air frais.

On souscrit également sans réserve à la profession de foi du rigoureux et talentueux Herbert Wernicke (La Belle Hélène, et on a encore tous en mémoire ses formidables Boris Godounov et Chevalier à la rose de Salzbourg, et repris à Paris pour ce dernier) : "Pas besoin d'allusion à Bill Clinton et à Monica Lewinsky pour comprendre que Ménélas ne peut plus séduire sa femme Hélène, parce qu'il rêve de faire la guerre. En utilisant le mythe et l'Antiquité, Offenbach confère à sa parodie une dimension universelle, même si ses opéras-bouffes sont les miroirs de la société décadente de Napoléon III. Les rois de la Grèce d'Offenbach ressemblent étrangement aux dirigeants politiques du G8 actuel". En tout cas nettement préférable à celle, nihiliste ou stalinienne au choix, de Peter Brook : "Si vous éliminez les décors, le problème de la vraisemblance ne se pose plus". Il fallait y penser. On lui laissera d'ailleurs le mot de la fin, incontestablement une perle à noter dans les cahiers d'écoliers de metteurs en scène en culottes courtes : "Le livret de Da Ponte manque de logique. Comment a-t-on pu construire la statue du Commandeur en moins de douze heures ?". Effectivement. Et comment a-t-il pu concevoir une statue qui marche et envoie en enfer un renégat en lui serrant la main ? Vraiment un rigolo ce Da Ponte.

P. H.


Philippe Herlin

 

 

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