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Des talents confirmés

Paris
Salle Pleyel
02/03/2013 -  et 5 (Bezons), 8 (Montereau-Fault-Yonne), 10 (Franconville) février 2013
Wolfgfang Amadeus Mozart : Don Giovanni: Ouverture, K. 527
Matteo Franceschini : Voce, concerto pour violoncelle et orchestre
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Variations sur un thème rococo, opus 33 – Capriccio italien, opus 45
Richard Strauss : Don Juan opus 20

Xavier Phillips (violoncelle)
Orchestre national d’Ile-de-France, direction Fabien Gabel


F. Gabel (© Gaëtan Bernard)


A l’heure où on lui coupe les ailes en rognant son budget, il faut rappeler la qualité du travail accompli par l’Orchestre national d’Ile-de-France. Son dernier concert salle Pleyel vient encore de le confirmer.


L’Ouverture de Don Giovanni, conduite avec vigueur et souplesse par Fabien Gabel, témoigne d’une belle homogénéité des pupitres. L’orchestre apporte ensuite son soutien à la création, avec la brillante première mondiale de Voce, concerto pour violoncelle et orchestre, de son compositeur en résidence Matteo Franceschini. Voce parce que le violoncelle constitue une métaphore de la voix humaine, parlée ou chantée, dont les registres et l’émission recèlent des possibilités généreusement exploitées ici. Successions de blocs sonores, contrastes de rythmes et de couleurs, fin aux ostinatos éruptifs, cette œuvre très bien écrite ne manque pas de relief, pâtissant néanmoins d’un certain déséquilibre entre le soliste et l’orchestre: on perd un peu, du coup, du jeu très éloquent de Xavier Phillips. Celui-ci, en revanche, se révèle pleinement dans les Variations rococo de Tchaïkovski, où fait merveille son beau Matteo Gofriller de 1710: rondeur chaleureuse de la sonorité, élégance du phrasé, lyrisme sans guimauve des troisième et sixième variations, virtuosité ductile dans le finale. En bis, les pizzicatos de la Sérénade de la Première Suite de Britten.


Le Capriccio italien donne parfois lieu à tous les débordements: l’ancien assistant de Kurt Masur, bientôt directeur de l’Orchestre symphonique de Québec, préfère éviter le clinquant, intégrer les différentes sections dans un ensemble très maîtrisé, veiller à l’équilibre entre les pupitres de peur de trop cuivrer la masse sonore, suggérer même, parfois, une certaine nostalgie. La saison se place sous le signe de Don Juan: le concert s’achève avec le poème symphonique de Strauss. Pas facile, ni pour l’orchestre ni pour le chef: un irrésistible élan parfaitement dominé parcourt la partition, l’arc se tend jusqu’à la fin, pendant que tout reste clair, que lignes et plans sonores s’ordonnent parfaitement. On avait repéré Fabien Gabel à la faveur d’une intégrale du Livre de la jungle de Koechlin : il n’a cessé, depuis, de confirmer lui aussi son talent.



Didier van Moere

 

 

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