About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Pour le meilleur et pour le pire

Paris
Athénée - Théâtre Louis-Jouvet
12/20/2012 -  et 16 (Cachan), 30 (Herblay) novembre, 5 (Saint-Dizier), 12,13 (La Rochelle), 21, 22, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 2012, 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 13 (Paris), 15 (Saint-Nazaire) janvier, 11, 12, 13 juillet (Spoleto), 3 (Le Perreux-sur-Marne), 5 (Blois), 9, 10 (Angoulême), 12 (Arcachon), 18 (Brive) octobre, 16 (Reims), 30 novembre, 1er (Albi), 5 (Saint-Maximin), 7, 8 (Toulon), 13 (Compiègne) décembre 2013, 11 (Noisy-le-Sec), 13 (Sochaux), 15 (Charleroi), 19 (Villefranche-sur-Saône), 21 (Dreux), 23 (Fontainebleau), 25 (Corbeil-Essonnes), 28 (Carquefou) mars, 2, 3 (Beauvais), 4 (Maisons-Alfort), 9 (Châtenay-Malabry), 11 (Montélimar), 13 (Lons-le-Saunier), 17 (Lannion), 23 (Alès), 25 (Narbonne) avril, 21, 23, 24 (Aix-en-Provence) mai 2014
Jacques Offenbach : Croquefer ou Le Dernier des paladins – L’Ile de Tulipatan (orchestrations Thibault Perrine)

Lara Neumann (Fleur-de-soufre, Théodorine), François Rougier*/Olivier Hernandez (Ramasse-la-tête, Romboïdal), Flannan Obé (Croquefer, Hermosa), Emmanuelle Goizé (Boutefeu, Alexis), Loïc Boissier (Mousse-à-mort, Cacatois XXII)
Boris Grelier (flûte), François Miquel/Christian Laborie (clarinette), Takénori Némoto/Pierre Rémondière (cor), Eriko Minami/Guillaume Le Picard (percussions), Nicolas Ducloux/Sébastien Joly (piano), Pablo Schatzman/Samuel Nemtanu (violon), Laurent Camatte (alto), Annabelle Brey/Jérôme Huille (violoncelle), Nicolas Crosse/Simon Drappier (contrebasse), Christophe Grapperon (direction musicale)
Jean-Philippe Salério (mise en scène), Thibaut Fack (scénographie, lumières), Elisabeth de Sauverzac (costumes), Jean-Marc Hoolbecq (chorégraphie)


F. Rougier, F. Obé (© Claire Besse)


Fidèle au répertoire léger qui a fait sa réputation depuis plus de dix ans, la compagnie Les Brigands revient régulièrement à Offenbach, auquel elle doit son nom, avec cette année deux opéras bouffes en un acte d’un peu moins d’une heure chacun.


Affligeant en tout point, Croquefer ou Le Dernier des paladins (1857) l’est d’abord par son livret: la loufoquerie a bon dos, prenant au passage comme cibles la guerre, l’armée et le grand opéra, mais ne peut quand même pas justifier ce texte lourdingue, scatologique et bâclé, qui laisse peu de place à une musique au demeurant rarement inspirée, comme le laisse craindre d’emblée une Ouverture beaucoup trop bavarde. Dans ce registre à la fois anachronique et potache du Moyen Age de pacotille, Les Brigands avaient trouvé bien mieux voici trois ans, lorsqu’ils avaient monté Au temps des croisades de Terrasse.


Et, décidément, quand rien ne va, rien ne va, car la mise en scène de Jean-Philippe Salério n’apporte rien de bien utile ni de bien subtil. Quant à la scénographie de Thibaut Fack, comprenant en tout et pour tout un petit praticable central sur lequel s’ouvrent diverses trappes mais surtout un immense miroir incliné dominant tout le plateau, de telle sorte que lorsque les personnages sont allongés, ils semblent être debout lorsqu’on les regarde dans la glace, elle ne manque pas d’originalité mais demeure trop sombre et dépouillée pour ce répertoire. Le fait que le rôle de Boutefeu soit confié à une femme et non à un ténor ne pose pas problème, mais même l’adaptation de la partition par Thibault Perrine ne sonne pas aussi bien que d’habitude et l’ensemble de neuf musiciens se révèle parfois en décalage avec les chanteurs qui, pour leur part, ne sont pas à leur meilleur, tant en diction qu’en justesse ou en puissance.


Après le pire, voici le meilleur – et c’est pourtant exactement la même équipe qui est réunie dans L’Ile de Tulipatan (1868), y compris, pour l’essentiel, les mêmes costumes d’Elisabeth de Sauverzac, qui prennent ici tout leur sens. Pour le meilleur et pour le pire, aussi, puisque tout se termine par un mariage entre Hermosa, qui, telle l’Arabella straussienne, a été élevée comme un garçon, à l’insu de son père, le grand sénéchal Octogène Romboïdal, et le prince Alexis, dont le père, le duc Cacatois XXII, découvrira qu’il est en réalité une jeune fille. Et autant rien ne parvenait à décoller avant l’entracte, autant tout fonctionne désormais parfaitement. Pourtant, le décor n’est pas plus généreux, puisque l’action se déroule à l’avant-scène devant le grand miroir, qui a basculé pour maintenant faire face à la salle: l’image du public s’y reflète quand les lumières sont rallumées, effet qui sent fortement le déjà-vu, mais des ouvertures y sont pratiquées en forme de portes qui, à défaut de claquer comme au boulevard, tournent et éblouissent l’œil en réfléchissant vivement les lumières.


La mise en scène joue habilement de l’ambiguïté des genres et des situations et laisse s’exprimer des acteurs survoltés, à commencer par Flannan Obé, qui offre une composition désopilante et équivoque en «garçon manqué» passablement déluré, mais aussi Emmanuelle Goizé en adolescent timoré, pourtant à contre-emploi de son tempérament fougueux. L’abattage du couple formé par Lara Neumann et François Rougier est davantage scénique que vocal, et l’on retrouve avec plaisir Loïc Boissier, fondateur et administrateur de la compagnie, absent de l’affiche depuis cinq ans. Le chant paraît bien plus soigné qu’en première partie et la musique, excellant dans le cocasse («Vive le tintamarre», «barcarolle» de Cacatois, air des petites cuillères) comme dans le tendre («J’ai perdu mon ami», «Si comme vous j’étais un homme»), est portée par la direction dynamique de Christophe Grapperon.


Le site de la compagnie «Les Brigands»
Le site de Flannan Obé



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com